Les institutions militaires et paramilitaires restent les principaux clients- pour ne pas dire seuls- du textile algérien. Seulement 5% des besoins du marché local sont remplis par l'industrie nationale du textile. Le président de la FNT appelle les grandes entreprises publiques qui boudent encore le produit algérien « qui ne souffre pas de défauts » à s'approvisionner auprès des entreprises nationales.
L'Algérie ne produit que 5% de ces besoins en textiles, évalués 500 millions de mètres par an. Sa production annuelle s'élève annuellement 25 millions de mètres destinée principalement aux institutions militaires et paramilitaires. C'est le constat fait par le président de la Fédération nationale de textile (FNT), affiliée à l'UGTA, Amar Takdjout.
Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le syndicaliste a encore une fois tiré la sonnette d'alarme sur ce secteur si « sinistré » depuis plus de 20 ans. Le secteur du textile fait travailler actuellement 12.000 travailleurs, celui de l'habillement, environ 4000 et la filière des cuirs emploient 3000 travailleurs.
Pour faire émerger ce secteur il faut, selon le syndicaliste, amener toutes les institutions de l'Etat qu'elles soient militaires ou civiles à passer des commandes chez les entreprises nationales du secteur. Il cite en exemple les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'enseignement supérieur et les grandes entreprises publiques telle que Sonelgaz et la SNTF. « Par leurs éventuelles commandes, on peut doubler la production du textile et créer quelques 8000 emplois supplémentaires », a-t-il appuyé, ajoutant que l'Algérie consomme 50 millions de chaussures par an et elle n'en produit qu'un million entre privé et public.
« Si l'on parvient à glaner 10 à 15 % du marché local et amener les grandes entreprises publiques à remplir leur besoin chez les entreprises nationales, ces dernières affiliées au secteur public atteindraient le chiffre de 30.000 travailleurs et celles du secteur privé 150.000 », soutient-il.
Parvenir à couvrir 25 % des besoins
Les capacités de production actuelles de l'industrie algérienne du textile est 150 millions de mètres linéaires. L'objectif est de parvenir d'ici 2014 à couvrir à 20 ou 25 % les besoins selon un programme qui comprend de nouvelle création d'emplois et conclusions de partenariats, a révélé le syndicaliste.
Sur le programme de la mise à niveau des entreprises auquel l'Etat a consacré 13500 milliards de DA sur les 5 prochaines années, Amar Takdjout considère cette mesure « objective » dans la mesure où elle permet de rétablir les entreprises dans la sphère économique, mais il faut qu'il y ait un « suivi » et une « continuité ».
L'industrie du textile et des cuirs a été l'une des plus florissantes dans les années 70 et 80. Dans les années 80 il y avait des entreprises publiques environ 45.000 emplois dans le textile, 16.000 dans les cuirs, a rappelé l'orateur. Quelques 4000 petites entreprises privées spécialisées ont émergées dans la confection, filière qui emploie entre 200.000 et 250.000 travailleurs. Au milieu des années 90 en raison d'une crise de l'endettement extérieur en Algérie, le plan de redressement structurel, imposé par le FMI, a ordonné la privatisation et la fermeture des entreprises moribondes. L' industrie du textile a enregistré un net recul, aggravé par l'ouverture du commerce extérieur aux importations. Dans ce contexte ce secteur « les 4000 entreprises privées ont été dissoutes et les entreprises publiques restructurées ou fermées dans certaines régions. On a perdu durant cette période entre 250.000 et 300.000 emplois dans le secteur public et privé ».
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Posté Le : 08/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ferhat Yazid
Source : www.maghrebemergent.info