Faut-il avoir l'expérience et l'?il averti d'un inspecteur du travail pour dénicher un employeur indélicat 'Un employeur qui ne déclare qu'un travailleur sur quatre, comme c'est souvent le cas dans les nombreux fast-foods, bazars et autres commerces de la ville de Guelma. «L'emploi informel à Guelma est visible ! Il vous suffit d'aller du côté des bazars du centre-ville, des fast-foods et des cafés. Et ils sont nombreux à embaucher les jeunes pour une bouchée de pain et sans couverture sociale», s'indignent de rares commerçants questionnés à ce sujet.Et de justifier : «Mais c'est normal ! Avec la cherté de la vie, les jeunes et moins jeunes (garçons et filles) qui n'ont pas de niveau d'études ou une formation qualifiante acceptent des petits boulots comme ça ! Sans omettre tous ces pseudo-maçons, plombiers, électriciens, mécaniciens, qui s'improvisent artisans et recrutent, à leur tour, des apprentis dans l'informel, bien sûr !» En effet, si l'emploi informel est relativement visible à Guelma, il faut croire qu'il y a «du pain sur la planche !» pour faire le ménage dans toute cette jungle. Mais qu'en est-il au juste' «Avant toute chose, je tiens à préciser que s'il n'y a pas une relation de travail entre employeur et employé, nous ne pouvons pas agir», explique à El Watan, Mme Bousebsi Debili Fouzia, inspectrice du travail de la wilaya de Guelma. Et de poursuivre : «Depuis la loi de finances 2015 et celle de 2017, nous avons opté d'abord pour un travail de sensibilisation, conformément aux directives du ministère du Travail. Rien qu'en 2016, nous avons effectué 609 visites inopinées dans divers secteurs d'activités (BTPH, services, agriculture, etc.). Sur 1379 salariés, 380 n'étaient pas déclarés. Après un travail de sensibilisation sur les risques qu'encouraient les employeurs, fortes amendes et emprisonnement, 327 travailleurs ont été régularisés auprès de la CNAS.»Et de conclure : «Nous allons poursuivre nos efforts de sensibilisation, notamment avec la nouvelle loi de finances 2017, laquelle prévoit, en son article 96, un durcissement. A savoir que tout employeur qui n'a pas procédé à l'affiliation à la sécurité sociale des travailleurs qu'il emploie est passible d'une amende de 200 000 à 400 000 dinars par travailleur non affilié, et en cas de récidive l'amende passera de 400 000 à un (1) million de dinars, contrairement à la loi de finances 2015, plus clémente.» Notons enfin que le monde agricole n'échappe pas à la réglementation. 47 visites inopinées ont été effectuées au troisième trimestre de l'année 2016 à travers les 34 communes de la wilaya de Guelma, mais «ont buté sur le phénomène du patrimoine familial, avancé par les fellahs», précise notre interlocutrice. En clair, un fellah fait bosser un neveu ou un cousin dans la propriété familiale, sans rendre des comptes à qui que ce soit et encore moins à l'Etat.
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Posté Le : 23/01/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim Dadci
Source : www.elwatan.com