Les établissements universitaires à travers le pays restent ouverts jusqu'au 30 du mois en cours. D'ici là, tous travaillent d'arrache-pied pour assurer la réussite d'une opération parmi les plus difficiles de l'année. Celle des inscriptions définitives des nouveaux étudiants, au nombre de 253 905 sur un ensemble de 257 884 reçus. Les autres ont choisi de scruter d'autres horizons ou sont déjà membres de la famille estudiantine depuis au moins une année. La journée de demain s'annonce difficile aussi bien pour les nouveaux bacheliers que pour les responsables et les chargés du travail administratif. Ce ne sera pas la même chose qu'avec la première opération; c'est-à-dire les préinscriptions, dont une bonne partie s'est faite essentiellement par Internet. Encore une fois, ce sera le rush et la pression sur la structure universitaire malgré l'importance des moyens mobilisés pour contourner les problèmes qui reviennent chaque année en telle occasion. «Ils ont beau s'organiser comme ils veulent et mobiliser tous les moyens qu'ils jugent nécessaires, la situation reste difficile à gérer», indique un agent de la Faculté centrale d'Alger. Le nombre élevé des nouveaux bacheliers est en cause mais ce n'est pas la seule raison. «Les étudiants aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'il y a quelques années. Ils n'en font qu'à leur tête», affirme un autre, manière de dire que c'est plus le comportement des nouveaux inscrits qui est à corriger. Toute une documentation, tout un ensemble d'agents, d'enseignants et autres, mobilisés pour l'événement, en cette période de jeûne et de fortes chaleurs, mais la tâche est loin d'être facile. Lors d'une conférence de presse organisée, dimanche à Alger, un représentant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a assuré que plus de la moitié des nouveaux inscrits sont orientés selon leur premier choix. Le taux exact est de 57,65%. Une première dans les annales de l'enseignement supérieur en Algérie. En effet, selon les chiffres officiels, en 2009, le chiffre était à peine de 37,44%. Ce dernier est passé à 47,97% en 2010 et 48,33% en 2011. Cette année, il est de 57,65%, ce qui signifie beaucoup de soulagement pour de nombreux étudiants mais aussi les hommes et les femmes chargés de les accueillir. «C'est déjà un point. Cela veut dire qu'il n'y aura pas beaucoup d'étudiants qui nous poseront des problèmes pour leur orientation», confie un employé de l'université de Bouzaréah. Les chiffres officiels prêtent toujours à l'optimisme : 86,89% des nouveaux bacheliers ont été orientés selon leurs cinq premiers choix et 96,70% selon leurs dix premiers choix. Tant mieux alors si c'est le cas. Ce que feignent d'ignorer les représentants du ministère c'est le fait que ce soit justement cette catégorie d'étudiants qui pose problème plus que d'autres. Jamais satisfaits du choix qu'ils ont coché eux-mêmes, ils affirment que c'est parce qu'ils n'avaient pas le choix de faire autrement qu'ils ont rempli leur fiche n'importe comment. Et c'est là la grande erreur, et les conséquences sont à assumer par l'étudiant lui-même mais aussi par les enseignants et toute la communauté universitaire, voire même au-delà de cet espace. Les résultats de fin d'année, avec les taux d'échecs élevés dans la majorité des disciplines, montrent les défaillances multiples du système d'enseignement supérieur en Algérie. Les défaillances du système, tout court.
K. M.
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Posté Le : 24/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karima Mokrani
Source : www.latribune-online.com