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Les inrockuptibles chez la police Batna : les autres articles



Les inrockuptibles chez la police                                    Batna : les autres articles
Manifestement, la police de Batna n'aime pas le rock et encore moins les jeunes rockers. Pour avoir organisé un concert de rock voilà deux mois à la maison de la culture, les membres de l'association culturelle, Kasr, subissent en effet un harcèlement policier bien curieux.
Lundi dernier, le président de l'association, Samir Benyahia, a été convoqué au commissariat central. Il a été interrogé pendant près de trois heures sur des pratiques de satanisme lors de ce concert et ensuite sur la destination des revenus générés par la vente des billets du spectacle. «Je ne comprends pas du tout les agissements de la police et encore moins leurs méthodes. Je me suis senti suspect devant leurs questions», nous a-t-il confié.
Pourtant, le concert s'est déroulé dans les meilleures conditions, affirment Ahmed Ouchene, l'un des organisateurs. Selon lui, l'organisation était infaillible et le service d'ordre impeccable, d'où une ambiance sereine sans le moindre problème. D'ailleurs, «des policiers en civils ont assisté au spectacle et l'ont filmé, il n'y avait ni satanisme ni quoi que ce soit d'illégal», ajoute Ouchene. Tout ce qu'il y avait en effet, c'est des mouvements de slam. Une danse propre aux concerts de Metal-Rock, que les policiers et toute personne étrangère à ce genre de musique peuvent ignorer. L'ignorance n'est pas un crime, mais peut devenir nocive aux mains des zélateurs.
Pour en savoir plus, il suffit de surfer sur Google, au lieu d'incriminer des jeunes motivés pourtant par la bonne volonté d'animer un quotidien et une scène culturelle moribonds. En outre, et concernant les revenus du concert, les organisateurs affirment qu'ils n'ont bénéficié d'aucune subvention et qu'ils ont réussi ce concert sans générer le moindre bénéfice financier. «Certains services ont même été payés de nos propres poches», affirme encore Benyahia. Les réponses livrées par le président de l'association devraient convaincre «les limiers» de la police, bien que lui, il craigne des suites fâcheuses. Le conservatisme et la bigoterie ambiante ne devraient pas motiver la police au risque de verser dans l'action liberticide.


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