Algérie

Les inquiétudes de l'Intersyndicale



Avec un taux de suivi «dépassant les 70%», l'Intersyndicale de l'éducation estime avoir «transmis le message» au gouvernement. «La situation est dramatique !» lancent, en appel de détresse, les membres de l'Intersyndicale.Commentant hier le déroulement du premier jour de grève, jugé «satisfaisant, en légère hausse par rapport à celui de la grève du 14 février», Meziane Meriane du Snapest précise que «les fonctionnaires se sentent directement concernés par les revendications de l'Intersyndicale dont la satisfaction aurait un impact direct sur leur situation immédiate», explique-t-il, sollicité hier par El Watan.
L'Intersyndicale, dont les principales revendications sont liées à la révision du statut des fonctionnaires du secteur, a été déboutée lors de la rencontre de ses représentants avec la ministre dimanche dernier. La déception concernant le renvoi de la finalisation des dossiers aux «calendes grecques» s'ajoute à «l'inquiétude du personnel face à la situation de blocage dans laquelle se trouve leur secteur».
Les représentants des cinq formations syndicales ayant appelé à cette grève constatent que les travailleurs «vivent dans l'angoisse» de voir appliquer la menace de radier 19 000 enseignants pour motif de grève illégale. «Ce serait un drame dont les conséquences seront désastreuses», s'inquiète le président du Satef.
L'Intersyndicale de l'éducation redoute l'application de ces sanctions évoquées à maintes reprises par la tutelle et «qui ne mettront pas fin à la situation de blocage. Au contraire, tous les adhérents de l'Intersyndicale se sentent concernés, si l'on touche aux postes avec la radiation des effectifs en grève», soutient Lamri Zegar de l'Unpef. Les membres de l'Intersyndicale se disent interpellés par la situation, d'autant plus que le ministère n'a pas opté pour l'apaisement, pense le représentant de l'Unpef. «Le ministère de l'Education a sauté l'étape de l'arbitrage du conflit.
C'est une étape importante qui aurait pu découler sur un terrain d'entente et convaincre les deux parties à revoir leurs positions et négocier», ajoute le représentant de l'Unpef.
L'Intersyndicale appelle la ministre à «revoir sa position» dans le traitement de cette crise «et ne pas tomber dans le piège de la radicalisation des positions qui sera désastreux pour tout le monde», soutient le président du Satef. «Le département de l'Education gagnerait à examiner la situation dans tous ses aspects et ne pas se contenter des rapports préficelés de certains responsables», souligne également Meriane.
Des membres de l'Intersyndicale estiment que le ministère récolte aujourd'hui le fruit de la non-application du discours et des directives prônés au niveau central. «Au niveau local, les fonctionnaires sont confrontés aux pratiques dénonciables de certains responsables locaux, dont les agissements poussent au pourrissement de la situation.
Le décalage entre la politique défendue par le département de l'Education et les pratiques doit être ciblé dans le traitement de la crise», conseillent les membres de l'Intersyndicale. La grève se poursuit aujourd'hui. L'Intersyndicale menace de se solidariser avec les grévistes en cas de licenciement d'enseignants grévistes.


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