A. LemiliPrécarité ! Le qualificatif a été le fil conducteur de la rencontre initiée samedi dernier parl'Association des journalistes de Constantine, à l'hôtel Hocine de la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Ce rendez-vous exclusif des journalistes a tenu ses promesses compte tenu de la qualité du parterre d'invités, des représentants des ministères de la Communication et du Travail, un universitaire spécialiste des médias, un juge à la réputation de magistrat trublion, anticonformiste et très proche des gens de la presse, un directeur d'organe public de la presse...L'ensemble des communications ne le disputait parfois qu'à l'indigence de la formation ou au manque de professionnalisme d'une bonne majorité des confrères. Et si les interventions auront pratiquement synthétisé dans les détails la situation de la presse pour ne pas dire des journalistes strictement, le débat qui s'ensuivit avait pour particularité le rejet quasi systématique d'une tutelle, un rejet caractérisé par les virulentes critiques de la carte nationale de journaliste et, dans la foulée, le peu d'empressement des confrères à s'inquiéter de sa possession ou non.Bien entendu, le représentant du ministre de la Communication, qui n'a fait que lire le code de l'information, n'a rien apporté de nouveau et s'est surtout attiré les foudres du magistrat précédemment évoqué, en l'occurrence Y. Heboul, qui dénonçait avec argumentaire effectif à l'appui l'anticonstitutionnalité du code de l'information pour les entorses faites à d'autres lois organiques, notamment celle portant relations de travail. Le magistrat considérant que la relation de travail prônée par le ministère de la Communication ne peut se substituer à celle générale de la loi 90-11 amendée.Et pour justifier cette dichotomie, le représentant du ministère de la Communication est revenu à la tribune pour souligner la spécificité du métier de journaliste, insistant sur le fait que la clause de conscience qui est son pare-feu essentiel n'est pas disponible dans les autres textes relatifs aux relations de travail. Un raisonnement pour le moins biscornu, qui n'a convaincu personne et a suscité encore une fois des réactions plus marquées de confrères, dont l'un a considéré que la carte nationale de journaliste «n'est rien d'autre qu'un système de flicage».Pour en revenir à la précarité autant dire qu'il y a eu unanimité sur l'absence de solutions, excepté le sursaut des journalistes eux-mêmes, ce qui ne pourrait passer que par leur organisation. Un discours qui sentait affreusement la naphtaline en ce sens qu'il est ressassé depuis la naissance de la presse indépendante. L'Association a procédé à un sondage fait auprès d'un échantillon représentatif d'une centaine de journalistes, ses résultats sont des plus inquiétants quant à la situation sociale de la corporation. A. L.
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Posté Le : 27/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com