La sécurité alimentaire à l'échelle mondiale fait de plus en plus objet de débats, de réunions et de conférences internationales, régionales et locales. Si la question est différemment soulevée à chaque niveau, la nécessité d'accorder une grande place à la sécurité alimentaire dans les programmes de développement est soulignée.
Cette ère de changements climatiques, d'épisodes cycliques de sécheresse, d'inondations, de fluctuations des prix sur le marché mondial ainsi que de conflits régionaux met le dossier au c'ur des préoccupations des dirigeants, des organisations internationales, des experts et des scientifiques. La collaboration entre les pays dans ce domaine est également mise en exergue. De même que le renforcement de la recherche et la multiplication des campagnes de sensibilisation à l'échelle planétaire.
L'Organisation des Nations unies (ONU) 'uvre d'ailleurs dans ce cadre en initiant un forum qui se tiendra demain, mardi, à Washington sur la lutte mondiale contre les déperditions agricoles dans les pays en développement. Les participants se pencheront sur les moyens permettant de renforcer la préservation des produits agricoles depuis le moment où ils sont récoltés jusqu'à ce qu'ils parviennent aux consommateurs. Tout au long de cette chaîne, les déperditions sont énormes. Les chiffres le montrent clairement : un volume de 1,3 milliard de tonnes de produits alimentaires produits dans le monde est perdu ou gaspillé chaque année, soit environ un tiers de ce qui est cultivé. D'ici 2050, lorsque la population mondiale aura atteint 9 milliards d'habitants, la demande alimentaire sera de 60% plus élevée que la demande actuelle. Actuellement, une personne sur huit souffre de malnutrition chronique tandis que la volatilité des prix des denrées alimentaires, les niveaux d'investissement inadéquats, la dégradation des terres arables et les changements climatiques ne font qu'aggraver la situation.
Les chercheurs et les chefs d'entreprise ainsi que des représentants d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie du Sud, qui se retrouveront demain, mardi, le temps d'un forum, tenteront donc de trouver les moyens nécessaires pour relever le défi de la sécurité alimentaire en renforçant la lutte contre le gaspillage qui devient de plus en plus impérative. Une table-ronde sera tenue lors de ce forum avec pour thème les moyens d'effectuer la transition depuis les recherches sur les pertes après récolte à travers la mise en 'uvre des technologies (sacs et silos de grains plus résistants). Il sera également question d'analyser les causes de ces déperditions, principalement dans les pays développés et ceux en voie de développement.
Ces pertes après la récolte varient en fonction des conditions météorologiques, de la région et de la culture, selon le département d'Etat américain qui chapeaute la réunion. Les causes courantes de ces déperditions dans les pays en développement sont le manque de moyens de stockage et d'équipements de traitement et le transport des produits alimentaires dans des véhicules non couverts et non réfrigérés.
Il s'agit également du manque d'informations sur le problème et ses solutions et d'un accès limité au crédit pour que les agriculteurs puissent acheter l'équipement adéquat.
A titre indicatif, l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) a demandé à examiner les propositions de projets qui relient les technologies des énergies renouvelables avec les agriculteurs et les entreprises agricoles dans les pays à faible revenu impliqués dans l'amélioration du traitement et du stockage alimentaires.
Cette rencontre interviendra, faut-il le noter, après les consultations multilatérales portant sur le programme de développement mondial de l'après-2015, tenues la semaine dernière. Une rencontre durant laquelle un appel pour placer la sécurité alimentaire et la nutrition au c'ur des développements futurs a été lancé.
Ces consultations ont permis de souligner que «la sécurité alimentaire et la nutrition étaient les clés de voûte du progrès sur d'autres fronts en matière de développement, notamment l'emploi, l'éducation, l'environnement et la santé».
Les réunions ont rassemblé pendant trois jours quelque 180 partenaires du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) mandatés par les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé, a-t-on ajouté.
Les résultats de ces réunions «permettront de déterminer les nouveaux objectifs de développement durable dans l'agenda de l'après-2015», a indiqué la FAO. «Les participants aux réunions de Rome ont souligné que les objectifs de développement durable devraient
compléter les efforts d'éradication de la pauvreté dès lors qu'il est question de sécurité alimentaire et de nutrition», a expliqué l'agence.
«Il faudrait, d'autre part, fixer de nouveaux objectifs de développement non seulement pour les pays en développement mais aussi pour la communauté mondiale dans son ensemble», a souligné la FAO, citant à titre d'exemple, «des objectifs universels sur l'élimination de la malnutrition sous toutes ses formes», qui devraient être établis aussi bien pour les pays riches que pour les pays pauvres.
Dans le même sillage, le Conseil économique et social de l'ONU (Ecosoc), l'Assemblée générale et les agences alimentaires du système des Nations unies ont annoncé conjointement, le 14 février dernier, le renforcement des initiatives existantes à l'échelle mondiale en vue d'améliorer la sécurité alimentaire dans le cadre de la lutte contre la faim.
S. I.
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Posté Le : 17/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Imadalou
Source : www.latribune-online.com