Qu'en sera-t-il à partir de 2019 où le parc de l'Aadl représentera plusieurs centaines de milliers de logements'Les propos «très encourageants» des responsables du secteur de l'habitat sur la fin de la crise du logement à l'horizon 2019, est l'arbre qui cache la forêt d'un secteur livré à des amateurs pour sa gestion. Et pour cause, la fameuse SPA «Gest-Immo» créée par le ministère de l'Habitat pour gérer les cités Aadl se comporte exactement comme les Opgi d'antan. Et pour cause, malgré des ressources financières conséquentes représentant plus de 2 500 DA par logement et par mois, cette entreprise publique fonctionne comme une administration désargentée, dépassée par l'ampleur de la tâche et visiblement incapable de faire face à une situation, pourtant pas si complexe que cela. Il faut savoir, en effet, que la mission de Gest-Immo est régie par la loi. Elle n'a rien d'autre à faire que le travail de syndic d'immeuble, c'est-à-dire: assurer le fonctionnement et la propreté des parties communes des immeubles. Ces missions auxquelles l'administration de l'Aadl ajoute la sécurité, ne sont assurées que de manière tout à fait aléatoire. Et pour preuve, dans de nombreux sites, la propreté des cages d'escalier n'est pas assurée depuis près d'une année, voire plus. Les femmes de ménage qui étaient affectées à cette tâche ont vu leurs contrats résiliés. Les copropriétaires continuent de payer cette prestation sans qu'elle ne soit fournie, ce qui constitue de fait une infraction dont Gest-Immo se rend coupable. Le problème des ascenseurs se pose avec acuité dans la totalité des sites. Cet équipement n'est ni entretenu régulièrement, ni réparé rapidement en cas de panne. Dans certaines cités Aadl, des ascenseurs sont en dérangement depuis plus d'un mois, sans que Gest-Immo n'estime important d'envoyer une équipe remédier à la panne. Là aussi, tous les copropriétaires payent rubis sur l'ongle ce service qu'ils n'ont finalement pas, puisque pour les ascenseurs qui marchent encore, il n'y a aucune garantie qu'en cas de dégradation du matériel dans un avenir pas si lointain, que les appareils soient remplacés.La liste des désagréments est longue, notamment l'impossibilité d'avoir de l'eau H24 pour un immeuble d'une de ces cités en raison d'une panne survenue, dans l'un des surpresseurs attenant à la bâche a eau de la cité est tombé en panne.Plus d'une année après, les copropriétaires, qui sont à jour de leurs loyers, souffrent toujours de coupures d'eau intempestives qui leur gâchent la vie.Le seul petit point positif dans ce tableau est la dotation de chaque immeuble de concierge qui, tant bien que mal, «corrige» les tares de l'administration centrale de l'entreprise. Bénéficiant d'un logement d'astreinte, les interventions de ces employés sauvent quelque peu la situation, mais ne peuvent en aucun cas remplacer les femmes de ménage, les agents de sécurité, les équipes d'entretien des ascenseurs et autres corps communs censés réparer les vitres cassées des parties communes et autres broutilles.Les cités Aadl livrées entre 2004 et 2009 tombent en ruine, en raison de l'incompétence dont font montre les gestionnaires du patrimoine immobilier au niveau central, qui donnent l'impression de ne rien savoir du métier. Le tâtonnement, l'amateurisme dans les interventions et leur absence totale font que les copropriétaires en arrivent à se demander où vont les 15.400.000 DA de charges mensuelles qu'ils payent à Gest-Immo pour s'occuper de leur immeuble. Il faut savoir à ce propos que cette entreprise engrange des recettes annuelles de l'ordre de 184.800.000 DA. Tout cet argent, initialement destiné à maintenir en bon état les cités Aadl ne va manifestement pas à ses véritables destinataires.Il est à noter que toutes ces insuffisances sont constatées sur un parc immobilier de quelque 55.000 logements, actuellement gérés par l'entreprise Gest-Immo. Qu'en sera-t-il à partir de 2019 où le parc de l'Aadl représentera plusieurs centaines de milliers de logements' On n'ose même pas y penser. Nos tentatives de joindre les responsables de Gest-Immo sont restées infructueuses.
Posté Le : 25/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com