Algérie

Les infirmières bulgares et le médecin palestinien libérés Coup de «com» pour Cécilia, Sarkozy et Seif Al-Islam




Les infirmières bulgares et le médecin palestinien détenus en Libye depuis huit ans sont libres. Sitôt arrivés à Sofia, ils ont été graciés par le président bugare, Gueorgui Parvanov, venu les accueillir à l'aéroport. Un vrai happy end de roman rose où tout le monde est content, notamment Cécilia, Sarkozy et Seif Al-Islam. La libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien, en vertu d'un arrangement entre Tripoli et l'UE, est presque éclipsée par les «gagnants médiatiques». Le Qatar, qui a joué un rôle financier important dans le dénouement, est éclipsé, en dépit d'Al-Jazeera, des fastes de la «com». Le coup médiatique, c'est Nicolas Sarkozy, le président français, qui en profite à la veille d'une visite officielle chez le «guide». Les médias ne prêtant qu'aux riches, oublient presque que Mme Benita Ferrero-Waldner, très officielle commissaire européenne aux relations extérieures, était à Tripoli et qu'elle a fait le vol, dans un avion officiel français, qui a emmené les libérés vers Sofia. Par contre, impossible d'oublier que Mme Cécilia Sarkozy, «l'épouse» de Mister Président, était à Tripoli, qu'elle n'a pas dormi pendant de longues heures, qu'elle a fait le voyage et qu'elle a su rester «discrète» après le «happy end». Cécilia, comme disent les médias qui font dans la familiarité décontractée, a donc joué son premier rôle «humanitaire» à faire jalouser Bernard Kouchner (il jurera sûrement que non) mais qui fait jaser l'opposition française. Qu'y gagne la Libye ? Elle liquide, au mieux, le dernier contentieux qui l'oppose aux Occidentaux depuis qu'elle s'est assagie en abandonnant son programme nucléaire et en donnant au passage le savant atomique pakistanais Abdel Kader Khan. Principal artisan de ce changement de cap, Seif Al-Islam, fils du guide qui dirige la Fondation Kadhafi, a encore joué un rôle décisif dans le dénouement de l'affaire. Il lustre encore davantage cette image, au détriment de la justice libyenne, en faisait savoir, à voix haute, par le biais du directeur de la fondation, Salah Abdessalam, qu'il avait eu des «réserves» sur la condamnation à mort des infirmières bulgares et du médecin palestinien et qu'il avait appuyé un rapport des professeurs Luc Montagnier et Vittorio Colizzi, concluant à la «contamination accidentelle» des enfants libyens. Les praticiens, détenus depuis huit ans, avaient été condamnés à mort en 2004, peine confirmée en 2006, pour avoir inoculé délibérément le virus de sida à 438 enfants de Benghazi, dont 56 sont décédés. Cerise sur le gâteau, le directeur de la fondation, qui ne parle pas sans l'aval du fils du «guide», a exprimé ses réserves sur l'acquittement d'officiers de police libyens accusés d'avoir utilisé la torture pour arracher des aveux aux infirmières. C'est cette fondation qui a «convaincu» les familles des enfants contaminés à renoncer à l'exécution de la peine capitale en contrepartie d'une «diya» (compensation financière). La fondation les a également «convaincus» de ramener leurs prétentions financières de 10 millions de dollars à 1 million. La commutation de la peine à la prison à perpétuité a été le prélude à leur élargissement. Seif Al-Islam, héritier probable du père, continue ainsi d'assumer un rôle parallèle, faisant de lui le «libéral» avec qui l'on peut causer et sur lequel il faut parier. L'arrivée, aujourd'hui à Tripoli, du président Nicolas Sarkozy créait donc une opportunité politico- médiatique pour aller au bout de l'arrangement. Officiellement, l'Europe n'a pas payé de compensation aux victimes mais des flux financiers européens vers la Libye ont bel et bien eu lieu pour, officiellement, aider «à l'amélioration des infrastructures financières». Les compensations financières ont été versées via le Fonds International Benghazi dans lequel l'Etat du Qatar aurait largement contribué. La Bulgarie et la Slovaquie ont renoncé à des créances qu'ils avaient sur Tripoli. L'Europe préfère mettre en évidence leur contribution à un plan antisida de 2,5 millions d'euros. Il y a également un engagement à la poursuite de la prise en charge des enfants infectés par le virus du sida dans des établissements en France, en Italie, en Grande-Bretagne et en Espagne. Tout était donc prêt. Il ne restait que l'ultime coup de buzz médiatique où Cécilia se crée une fonction, tout en préparant la visite de son mari de président et où Seif Al-Islam continue à faire son boulot d'héritier présumé au «royaume» de la grande Jamahirya.


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