Pour la compétition officielle du 4e Festival international du cinéma d'Alger, c'est la Palestine qui est entrée en lice dimanche dernier avec la projection du documentaire Les infiltrés de Khaled Jarrar.Comme son nom l'indique Les infiltrés nous rapporte des images des Palestiniens qui font le mur afin d'atteindre la partie occupée. Prenant le risque de se faire arrêter et même celui de se faire tirer dessus ils sont plus d'un millier par jour à franchir le mur clandestinement à l'aide d'échelles et de cordes.Caméra à l'épaule, Khaled Jarrar nous dévoile des images volées des périlleuses équipées de ces Palestiniens.Le réalisateur dévoile aussi que grâce à cette pratique, de jeunes Palestiniens se sont convertis en passeurs qui acceptent de faire escalader le mur aux gens en leur assurant la sécurité contre une somme symbolique. La caméra ne montre pas les visages mais s'attarde à filmer les longues négociations entre passeurs et citoyens palestiniens qui risquent leur vie pour passer de l'autre côté pour acquérir des médicaments, bénéficier de soins médicaux ou simplement aller prier à El Qods. D'une durée de 70 mn Les infiltrés suit aussi le passage d'un groupe de Palestiniens via un tunnel désaffecté. Hommes, femmes et enfants, ils sont nombreux à emprunter cette voie moins dangereuse à leurs yeux, vu qu'il n'y a pas le risque de chuter d'un mur haut de sept mètres.Le spectateur assiste aussi à la livraison de pain passé au travers du mur grâce à une petite fissure creusée par un jeune garçon.«Je fais passer plus de 1 000 baguettes par jours, mais pour maintenir ce passage je dois reboucher le trou aussitôt que j'ai fini», lance-t-il à la caméra. Khaled Jarrar filme aussi le passage des Palestiniens via le check point et montre toute la cruauté et la froideur de l'armée de l'occupant. Sujets à des humiliations et repoussés vers l'autre côté tels des bêtes, les Palestiniens, des gens dignes, font quand même preuve de courage et tentent de passer malgré l'expiration de leur autorisation.Les infiltrés est une ?uvre qui rassemble des images qui parlent d'elles-mêmes. Nul besoin d'une écriture cinématographique, encore moins d'une trame, la caméra se contente seulement de capturer des images, des images vraies qui en disent long sur la souffrance du peuple palestinien. La qualité de l'image n'est pas au top, elle est floue, pixélisée mais, sachant que le tournage s'est fait clandestinement, ont ne peut que rendre hommage au réalisateur. D'ailleurs, ce dernier et le groupe de passeurs qui l'accompagnent se feront violement recaler par la sécurité israélienne à la fin du documentaire. L'agent israélien avec un parfaite maîtrise de la langue arabe leur demande de rester à 50 mètres loin du mur.W. S. M.
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Posté Le : 23/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wafia Sifouane Mouffok
Source : www.latribune-online.com