Algérie

Les indicateurs continueront à virer au rouge



Les réserves de change devraient baisser de 8,5 milliards de dollars, tandis que la valeur de la monnaie nationale passera de 120 DA pour un dollar à 123 DA pour un dollar, durant l'exercice prochain.Les indicateurs de l'économie nationale virent de plus en plus au rouge, les déficits externes évoluant toujours à des niveaux alarmants, tandis que les réserves de change et la valeur du dinar devraient continuer à observer une tendance marquée à la détérioration à partir de l'exercice prochain. Tout officiels qu'ils soient, les scénarii fixés comme cadrages économiques et financiers pour la loi de finances de 2020 ne prêtent en effet guère à l'optimisme quant à l'évolution à court terme des fondamentaux de l'économie nationale et des équilibres extérieurs du pays.
Dans un contexte qui demeure encore profondément marqué par l'instabilité politique et institutionnelle, les prévisions les moins pessimistes font globalement ressortir que pour 2020 et au-delà, le niveau de couverture des importations qu'offre l'épargne en devises du pays tendra très nettement à s'effilocher.
De fait, malgré le recul escompté du déficit de la balance des paiements, l'encours des réserves officielles de change, tel que le prévoit la loi de finances de 2020, connaîtra une nouvelle contraction de l'ordre de 8,5 milliards de dollars sur une année, pour n'être plus que de 51,6 milliards de dollars, soit l'équivalent de moins d'une année et demi d'importations.
À fin 2019, les prévisions officielles de clôture situent le montant de ses réserves à un peu plus de 60 milliards de dollars, tandis que sur une trajectoire baissière prévue pour les trois prochaines années, celles-ci devraient représenter tout au mieux l'équivalent de 10 mois d'importations, soit un stock ne dépassant pas les 40 milliards de dollars.
En soi inquiétant, ce scénario découle pourtant de l'hypothèse plutôt optimiste d'un niveau de déficit de la balance des paiements en recul de moitié en 2020 pour s'établir à 8,5 milliards de dollars en fin d'exercice, contre 16,6 milliards de dollars à fin décembre 2019. Pour ce faire, les pouvoirs publics mettent en avant des variables plutôt aléatoires, à savoir une baisse de 13,6% des importations totales de marchandises, combinée à une hausse de 2% des recettes d'exportations d'hydrocarbures durant l'exercice à venir.
Un pronostic basé sur l'hypothèse d'un prix du pétrole de marché prévu à 60 dollars le baril et sur l'impact éventuel d'une démarche à mettre en ?uvre pour réduire la facture globale à l'importation. Or, les marchés pétroliers continuent à évoluer dans l'incertitude la plus totale, tandis que les manipulations à prévoir du taux de change du dinar risquent fort de contrarier la démarche visant à réduire les dépenses à l'importation.
Tels que consigné en tout cas à travers les cadrages de la loi de finances, la valeur officielle de la monnaie nationale qui fluctue actuellement autour de 120 dinars pour un dollar, devrait baisser à 123 DA pour un dollar dès l'année prochaine, avant de chuter l'exercice d'après à 128 DA pour un dollar, puis à 133 DA pour un dollar durant l'exercice 2022.
L'érosion de l'épargne en devises, conjuguée à la dépréciation de la parité de la monnaie nationale, faut-il le souligner en définitive, ne manqueront sans doute pas d'impacter très négativement et le pouvoir d'achat et la solvabilité du pays à l'international.

Akli R.


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