En effet, la campagne électorale des locales et de wilaya s'effectue à huis clos, c'est-à-dire dans un périmètre fermé qui ne va pas au-delà du territoire de la commune pour les APC ou de la wilaya pour les APW. Le nombre de signatures, limité à 200, ne constitue pas non plus un handicap. Parce qu'il suffit pour un candidat donné de pouvoir mobiliser famille et amis et le tour est joué. Mais le plus difficile reste à faire.Les candidats indépendants sont contraints de compter sur leurs propres ressources ou des dons qui doivent être justifiés par l'ouverture d'un seul compte bancaire pour financer la campagne, qui sera soumis à la transparence en cas de besoin. Si la liste indépendante dépasse le seuil des 20% des suffrages exprimés, elle a droit au remboursement. Enfin, les listes qui n'ont pas obtenu plus de 5% ne sont pas retenues, sauf si toutes les listes en course n'ont pas dépassé ce seuil. Ce sont là quelques écueils, franchissables pour autant, si on tient compte du caractère local de l'élection qui diffère des législatives ou présidentielles. Vue sous cet angle, la prochaine élection est jouable, mais on constate un départ timide de la pré-campagne ou une léthargie qui pourrait s'expliquer par les raisons qu'on a évoquées plus haut.
Toutefois, la machine électorale pourrait être mise en branle, sur les réseaux sociaux bien évidemment, parce que les tableaux d'affichage et les relais audiovisuels semblent révolus, en temps de pandémie. S'agissant des indépendants, qui n'ont pas, dans la majorité des cas, une tutelle quelconque, ils peuvent jouer les premiers rôles parce que les partis politiques moyens ne connaissent plus l'engouement des candidats comme par les temps passés. Les gens préfèrent se constituer en listes indépendantes s'ils jouissent de quelque crédibilité dans leur circonscription. Ils pourraient ensuite faire du porte-à-porte pour convaincre, tout en surfant sur les réseaux sociaux. Une fois le décompte des voix en leur faveur, ils auront le loisir de se constituer en parti ou de gérer suivant le partage des sièges de leur commune. Il est, sans le moindre doute, admis que les candidats indépendants n'obéissent pas à un quelconque lobbying. Ce n'est qu'une fois élus qu'ils seront encadrés parce qu'ils feront face à des regroupements ou partenariats pour pouvoir débattre des projets à envisager. Dès lors, l'élu indépendant ne sera plus un électron libre, travaillant et décidant à sa guise dans sa circonscription. D'où la nécessité de se regrouper en parti, comme cela a été proposé par le porte-parole des indépendants.Ce dernier estime que la structuration en parti ne se fera qu'après les locales, seulement après la configuration des communes et des Assemblées de wilaya, à travers le territoire national. Mais quelle serait la tendance d'un pareil parti s'il venait à voir le jour' Il est indéniable que les candidats indépendants retenus ne seront pas d'une même obédience politique. D'où cette astuce, délibérément lâchée, d'accorder la primauté à la société civile pour se constituer en parti. Mais n'y a -t-il pas là risque de voir rejaillir, plus tard, les segmentations qu'on voulait occulter pour ratisser large' Il faudra peut-être accorder du temps au temps pour y voir plus clair. On ne le dira jamais assez:
l'échec de la classe politique nationale est criard. Faute de structures fiables au sein des partis ou en raison des événements qui se bousculent ou encore faute de militants convaincus dans leurs rangs, ils se retrouvent à la croisée des chemins, sans trop savoir où se situe le mal qui les ronge de l'intérieur.
L'avènement des indépendants constitue une nouvelle menace pour les partis dits classiques qui devront s'adapter aux nouvelles normes; comme il est demandé aux indépendants d'avoir une feuille de route claire et sans faille pour pouvoir prétendre remplacer les partis, si cela devait arriver un jour.
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Posté Le : 26/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkader HARICHANE
Source : www.lexpressiondz.com