Les incohérences identifiées

C'est le cas de Myriam Donsimoni, Cécile Perret, maîtres de conférences à  l'université de Savoie et et Mohamed Kemmar, BTS PME/PMI de l'Académie de Nice, qui explorent les potentialités de ce secteur dans la région de Kabylie dans l'ouvrage collectif publié en 2010 sous le titre de «Les bijoutiers d'Ath Yenni, construire une attractivité territoriale sur les savoir-faire artisanaux ancestraux».
Cette recherche met en exergue notamment les péripéties qui ont été à  l'origine des blocages auxquels est confrontée l'activité artisanale dans cette région du pays. Au volet relatif à  la structuration des acteurs, il est souligné ainsi : «Le secteur de l'artisanat a, au fil des années, été géré par plusieurs tutelles, du ministère de l'Intérieur à  celui de l'industrie en passant par celui du tourisme pour enfin se voir confié à  un ministère de la PME/PMI et de l'Artisanat. La multiplication des tutelles et l'instabilité qui en a découlé a renforcé le sentiment d'un secteur dévalorisé, contribuant ainsi à  fragiliser des activités déjà très vulnérables ». En conséquence, à  travers les décennies, le secteur a subi une véritable saignée en se voyant fuir par les acteurs qui y activaient. Les trois chercheurs notent à  cet effet que, dans la wilaya de Tizi Ouzou, «si en 1982, 350 bijoutiers étaient encore déclarés, en 2004 il n'en restait qu'une trentaine», tout en reconnaissant qu'«il est évident que nombre d'entre eux opèrent dans l'informel». Cependant, est-il encore constaté, «un des problèmes récurrents rencontrés par les artisans bijoutiers est sans conteste celui de l'approvisionnement en corail. Pour faire face à  son extraction sauvage, le corail est interdit d'extraction sur tout l'espace maritime national depuis 2000. Il provenait essentiellement de la région d'El Kala, Collo à  Skikda et Ténès dans la wilaya de Chlef. Les artisans sont alors contraints de se rabattre sur un marché parallèle opaque, dont les seules règles le régissant sont dictées par les pilleurs de récifs, les extracteurs professionnels ayant disparu».