Algérie

Les incertitudes d'une prédiction



Ce n'est pas un fait nouveau ou inattendu. A l'approche d'une quelconque échéance électorale, on s'interroge ou plutôt on doute de la disponibilité des Algériens à se rendre aux urnes. D'aucuns prévoient d'ores et déjà une faible affluence dans les bureaux de vote, le 10 mai prochain. Tout est convoqué pour avancer, sur le ton de la certitude, un tel scénario. Jusqu'aux récentes intempéries qui auraient poussé, dit-on, au divorce avec la chose politique. Une telle prédiction est de bonne guerre s'agissant de partis qui prônent le boycott. Objectivement, il est, pourtant, difficile de présumer d'un quelconque taux de participation encore moins d'une abstention record. Il est aussi un autre fait, vérifiable et observable même dans les pays à forte tradition démocratique. Les citoyens rechignent à accomplir leur devoir électoral. Sauf dans les scrutins qui ont une forte valeur politique ou une incidence directe sur le destin national ou régional. Les taux de participation sont désormais partout modestes. Nulle part, on ne recherche les « scores à la brejnévienne » qui, d'ailleurs, jettent le discrédit et le doute sur toute consultation électorale. L'absentéisme est une donnée incontournable de la sociologie électorale. Plusieurs éléments semblent pourtant prévoir une honorable participation aux législatives. Les principales formations, qui composent le paysage politique, se sont engagées dans la course électorale. Islamistes, nationalistes démocrates, libéraux ou dirigistes, l'électeur a l'embarras du choix. Les partis s'appuient sur une multitude d'organisations qui ont des prolongements et des relais actifs dans le tissu social. Ce sont elles qui, dans les dernières années, ont pu mobiliser des milliers d'électeurs dans les universités ou le mouvement associatif. Les femmes sont un autre segment de la population électorale qui, à coup sûr, va se mobiliser cette fois-ci. La possibilité pour nombre d'entre elles de pouvoir accéder aux institutions et responsabilités sera importante. S'il existe une frange de la jeunesse désabusée et tentée par la « harga », d'autres jeunes sont prêts à se présenter comme élus ou à s'impliquer dans les activités partisanes. Enfin, le contexte où se tiendront les élections n'est pas anodin. A l'heure des demandes de changement, les Algériens, du moins une grande partie, est consciente que celui-ci passe par les urnes. La solution réside plus dans le respect de l'expression souveraine du peuple et du cadre républicain de l'Etat. Après les épreuves dont le prix fut élevé, la maturité est loin d'être une chimère même si des analyses, démenties à maintes reprises, peuvent suggérer le contraire. Mais ne dit-on pas des majorités qu'elles sont souvent silencieuses '


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