Algérie

LES IMPORTATIONS SE DIRIGENT VERS UN RECORD HISTORIQUE



LES IMPORTATIONS SE DIRIGENT VERS UN RECORD HISTORIQUE
La facture des importations a atteint 39,16 milliards de dollars pour les 10 premiers mois de 2011, égalant au centime près celle enregistrée pour l'ensemble de l'année 2008.
Une triste coincidence qui montre que l'économie nationale est sur une pente dangereuse. Sa sécurité alimentaire est assurée à coups de milliards. L'objectif de l'autosuffisance alimentaire s'éloigne au fur et à mesure des années qui passent. Un seul chiffre donne froid dans le dos. Les exportations hors hydrocarbures, ont réalisé 1,69 milliard de dollars à la fin du mois d'octobre, ce qui représente 2,79% du volume global des exportations. Elles se situent légèrement au-dessus du niveau qu'elles ont atteint l'année denière mais ont du mal à franchir le maigre seuil des 2 milliards de dollars, qui ne peut même pas couvrir «les importations des médicaments qui se sont chiffrées à 1,66 milliard de dollars (en 2010, Ndlr)», avait fait remarquer Algex, l'Agence algérienne de promotion des exportations.
L'enveloppe consacrée aux importations globales va sans doute exploser dans ce contexte de dépendance chronique pour avoisiner, voire dépasser les 45 milliards de dollars. Reprise de manière chronologique, les statistiques l'attestent de façon irréfutable.
La facture des importations a grimpé «à 39,16 milliards de dollars contre 33,31 milliards de dollars au cours de la même période en 2010, en hausse également de 17,54%», ont indiqué les services du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes.
Un chiffre qui ne cesse de gonfler depuis qu'il avait établi le peu reluisant record de 2008 en frôlant la barre des 40 milliards de dollars. Les importations avaient subi, cette année-là, une hausse de l'ordre de 41,7% passant à 39,16 milliards de dollars alors qu'elles avaient terminé l'année 2007 à 27,63 milliards de dollars. Les exportations d'hydrocarbures et la bonne tenue des prix du pétrole ont cependant sauvé la mise. Les appels réitérés du président de la République à la diversification de l'économie nationale sonnent comme une urgence.
Aujourd'hui plus que jamais, la mise en oeuvre d'une économie productrice de richesses est devenue primordiale. Qui pourra relever ce défi? Les ministres actuels n'en ont pas donné de gages. En fin de mission, ils devraient partir sur la pointe des pieds après les élections législatives qui doivent se tenir en principe au mois de mai 2012. Aucune mesure ou initiative d'envergure n'a marqué la gestion de leurs départements respectifs.
La situation financière du pays est certes confortable (176 milliards de dollars de réserves de change). Une conjoncture qui semble rassurante à court terme mais il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser. L'économie nationale est loin d'être sortie de l'auberge. Elle demeure plus que jamais essentiellement, inféodée à ses exportations de pétrole. Les chiffres communiqués par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis) sont édifiants à ce sujet...
«Les importations de blés de l'Algérie se sont établies en forte hausse à 135,9% à 2,42 milliards de dollars durant les dix premiers mois de 2011 contre 1,02 milliard de dollars à la même période en 2010», a indiqué dimanche le Cnis des douanes. Soit plus du double!
Cela renseigne surtout sur le degré de dépendance de l'Algérie par rapport à des besoins de première nécessité (céréales, lait médicaments...) Le changement de cap qui s'impose est justifié par les contre-performances du secteur hors-hydrocarbures qui représente moins de 3% de la valeur globale des exportations. «La balance commerciale de l'Algérie a enregistré un excédent de 21,43 milliards de dollars (mds USD) durant les dix premiers mois de 2011, contre 14,50 mds USD durant la même période en 2010.
Les exportations ont atteint 60,59 mds USD, contre 47,82 mds USD au cours de la même période de l'année écoulée, en hausse de 26,69%» nous indiquent les Douanes.
Un arbre qui cache la forêt qui met en exergue l'impuissance du gouvernement à sortir l'économie nationale de sa dépendance par rapport à l'or noir.


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