Algérie

Les importations de véhicules baissent de moitié



Les importations de véhicules baissent de moitié
Comme pour mieux illustrer la tendance baissière des importations de voitures, les chiffres des douanes algériennes rendus publics font état d'un recul de plus de 50% des importations de véhicules neufs en janvier 2014 par rapport au même mois de l'année dernière. Statistiquement, 23.682 voitures ont été importées en Algérie contre 47.858 unités durant la même période de comparaison. En dollars, ce sont 37% de moins qui ont été comptabilisés avec 382 millions contre près de 607 millions de dollars le même mois de 2013, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis). Des statistiques qui viennent confirmer les prévisions des spécialistes qui ont expliqué cette chute par un recul de la demande, conjuguée à un niveau qualifié d'«important» des stocks et les choix prioritaires «économiques» des ménages qui se tournent davantage vers l'immobilier. Cette baisse a été amorcée dès novembre 2013, mois durant lequel 18.831 véhicules avaient été importés contre 39.357 unités le même mois en 2012, soit moins de 52%. 2012 restant pour ainsi dire une année exceptionnelle avec l'importation de 600.000 véhicules. Ce recul trouve également ses racines dans les décisions gouvernementales de reprendre en main un marché de l'automobile qui semble échapper à tout contrôle, caractérisé qu'il est par une anarchie depuis 2007. Ainsi, un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs est en cours de préparation. En parallèle, et dans la même optique, le ministère des Finances a décidé, quant à lui, d'introduire plusieurs mesures dans la loi de finances 2014 pour assainir le secteur. Parmi ces mesures phares, la limitation de l'importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l'interdiction à ces derniers d'importer pour le compte d'autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution et l'obligation d'installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans. Une décision à même d'écrémer le secteur de l'automobile qui a fait l'objet, l'année dernière, de près de 1.000 plaintes déposées contre les concessionnaires, selon les associations de protection des consommateurs. Ainsi et malgré la volonté affichée, en avril dernier, par le gouvernement Sellal de mettre de l'ordre dans le secteur de la commercialisation des véhicules neufs, force est de constater que les abus, dénoncés en premier par les clients, continuent d'atterrir sur les bureaux des associations de protection des consommateurs. Les retards de livraison et les problèmes techniques constatés sur les véhicules achetés figurent parmi les motifs les plus récurrents de ces dossiers. Le non-respect des clauses du service après-vente, la publicité mensongère et l'arnaque sur l'origine des produits sont également des raisons de plaintes. Mustapha Zebdi, le président de l'APOCE, avait dénoncé cette situation affirmant, dans une déclaration à la presse, que «les prix augmentent, mais les clients sont contraints d'attendre plusieurs mois avant de se faire livrer le véhicule commandé alors que le décret 07-390, stipule que le délai ne doit pas excéder les 45 jours». Et d'ajouter, que certains concessionnaires de véhicules «font fi de la loi en vigueur et traitent les consommateurs sans la moindre considération». Un état de fait accentué par des pratiques frauduleuses minant le secteur de la vente de véhicules neufs constatées par l'Etat qui a décidé d'intervenir pour mieux le réguler. «Un projet de loi modifiant le texte de 2007 est en préparation et il intervient pour prendre en charge les dysfonctionnements et les anomalies constatées, notamment la pratique de l'achat de plusieurs véhicules par la même personne pour la revente sur la voie publique», avait indiqué le directeur du Contrôle et de la Répression des fraudes au ministère, Abdelhamid Boukahnoun. De nombreux courtiers et de revendeurs au noir ont organisé un vrai marché parallèle de vente, principalement sur les bordures des routes et dans les parkings des cités, renforçant ainsi la spéculation et le secteur informel. Même si cette pratique existait depuis toujours, elle ne concernait que les voitures d'occasion. Mais depuis quelques années, et plus précisément après la suppression du crédit à la consommation, la vente de voitures neuves s'est imposée en force au détriment d'éventuels acquéreurs qui se voient obligés de s'adresser à ces vendeurs non agréés. En effet, et vu que les textes de loi en présence ne peuvent pas interdire à un concessionnaire de vendre plusieurs véhicules à une même personne, les ruptures de stock et les listes d'attente d'une année et plus sont devenues le lot commun de beaucoup de citoyens en quête d'un véhicule automobile neuf. D'où l'objectif premier de la modification du décret n° 07-390 pour «encadrer ces pratiques et de les prévoir pour qu'elles soient réprimées à l'avenir», a expliqué M. Boukahnoun qui indiquera qu'un groupe de travail interministériel a pris en charge cette révision. Une décision prise suite à un rapport qui traite de ce phénomène transmis au Premier ministre. M. Boukahnoun révèle que l'enquête menée accuse certains employés des concessionnaires d'acheter plusieurs véhicules au nom des membres de leurs familles pour les revendre sur la voie publique. Selon toujours le Cnis, les marques européennes notamment françaises et allemandes occupaient toujours la tête de la liste des marques importées en janvier dernier suivies par les marques japonaises et sud-coréennes. En outre, et en 2013, les importations de voitures ont reculé en valeur de plus de 3,5% et en nombre de 8,4%. Ainsi, le montant des importations a atteint plus de 7,33 milliards de dollars pour 554.269 véhicules.




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