Les importateurs de médicaments sommés de rendre des comptes

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière vient d'adopter une nouvelle stratégie pour limiter, un tant soit peu, les retards dans les programmes prévisionnels d'importation, que ce soit pour les médicaments ou pour la matière première.

Hier, le département de Ould Abbès a procédé à la signature des programmes prévisionnels au profit de 69 opérateurs pharmac eutiques et ce, pour accélérer l'importation des produits médicamenteux et la matière première pour la production des produits pharmaceutiques, prévue pour l'année 2012. Les responsables des laboratoires et de grandes firmes pharmaceutiques ont été sommés de signer un engagement portant importation des quantités autorisées à l'importation, inscrites dans les programmes prévisionnels 2012, dans les 3 mois qui suivent la délivrance de ces programmes. Les opérateurs pharmaceutiques se sont engagés également à signaler, à la direction de la Pharmacie, les quantités des produits pharmaceutiques importées en 2012, dès leur entrée sur le territoire algérien. Ils seront également sommés de fournir mensuellement l'état des stocks commerciaux en produits pharmaceutiques. Ce qui a changé est le fait que les programmes prévisionnels soient établis deux mois avant la fin de l'année 2011. Alors que d'habitude, la signature des programmes prévisionnels et le système de quotas sont faits du mois de mars jusqu'au mois d'avril.

Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière Ould Abbès a affirmé que les opérateurs qui ne respecteront pas leur engagement seront de ce fait, sanctionnés «car dès qu'il y a une rupture de stock le ministère de la Santé est pointé du doigt», a-t-il déclaré. En effet, le ministère de la Santé a été vivement critiqué par les opérateurs du secteur, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia en personne et aussi par les malades concernant les ruptures fréquentes des médicaments et de la matière première. Ahmed Ouyahia, avait exprimé, à travers une instruction adressée directement au ministre de la Santé, son inquiétude quant à la persistance des ruptures de stocks de médicaments au niveau de la PCH et ses conséquences sur les établissements hospitaliers, notamment sur la prise en charge des malades. Il avait même convoqué l'ensemble des acteurs concernés pour une réunion afin de cerner cet épineux problème qui perdure malgré les enveloppes budgétaires importantes consacrées au secteur.

Enfin, l'inspecteur au niveau du ministère de la Santé, M. Mekaoui Saïd a tenu a précisé que la commission ministérielle qui a été mise en place pour accélérer l'élaboration des programmes prévisionnels d'importation, suivra de près les opérateurs en pharmacie et contrôlera efficacement la traçabilité de toutes les quantités des produits pharmaceutiques importées. Autrement dit, il y aura plus de contrôle sur les produits importés. Le représentant du ministère a tenu à rassurer en soulignant que cette accélération dans la signature des programmes permettra également de réduire les ruptures des stocks, car cette nouvelle stratégie vise en premier lieu l'approvisionnement des fabricants locaux des produits pharmaceutiques, qui à leur tour, assureront la disponibilité des produits.

Elle arrange également, les importateurs des produits finis, notamment les importateurs et les conditionneurs de médicaments. Ce qui est également confortant, selon M. Mekaoui est le fait que toutes les difficultés vécues par la Pharmacie centrale (PCH) ont été soulevées et solutionnées au Conseil des ministres.

Les opérateurs privés présents hier à la signature des programmes prévisionnels, ont salué cette initiative en précisant que cette nouvelle stratégie permettra l'acquisition de la matière première et des produits finis, au mois de janvier ou au plus tard février 2012.