Algérie

Les imams demandent aux fidèles de s'adapter



Cette année, le Ramadhan intervient dans un contexte inédit, qui impactera les prières de tarawih et les ftours en famille ou en groupe. Les mosquées étant fermées et les déplacements limités, les fidèles devront faire leurs prières à domicile et ne devront pas quitter leur maison. Eviter de circuler et de s'agglutiner dans les marchés et magasins.Ces dispositions ont pour objectif de protéger les citoyens du coronavirus et d'éradiquer la maladie dans le pays. À Bordj Bou-Arréridj, un groupe d'imams a lancé, en plus de l'appel aux citoyens de rester chez eux, des conseils aux fidèles pour adapter leur pratique du jeûne, des repas et des prières, aux contraintes du confinement. "Malgré les conditions inédites dans lesquelles le mois de Ramadhan devrait se dérouler, cette année, les fidèles ne seront pas dispensés de la traditionnelle pratique du jeûne".
Celle-ci dépend "intrinsèquement et individuellement de chacun là où il se trouve", précise cheikh Farid Amara, membre du conseil des oulémas et SG du Syndicat national autonome des imams algériens de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, qui invite donc l'ensemble des fidèles à conserver leurs habitudes des années passées, en dépit du confinement. "Il existe un certain nombre de dérogations telles que la maladie, la vieillesse ou encore la grossesse, qui peuvent justifier une exemption individuelle", rappelle-t-il.
Pour les prières de tarawih, elles ne pourront pas avoir lieu dans le cadre collectif habituel, entre croyants et dans la mosquée. Cheikh Farid rappelle que ces prières de tarawih sont "fortement conseillées", mais pas "obligatoires". Prenant acte de la fermeture des mosquées et des salles de prière jusqu'à nouvel ordre, il invite toutefois les "familles à accomplir, en groupe et chez soi, les prières journalières obligatoires ainsi que tarawih".
Concernant, les ftours collectifs, souvent organisés par les mosquées ou des associations caritatives, ils ne peuvent, également pas avoir lieu cette année dans leurs formats habituels, reconnaît Hamza Amaouche, un des bénévoles des restos errahma. "De nombreuses idées alternatives sont d'ores et déjà en cours d'élaboration pour que l'esprit de partage de ce mois béni perdure malgré les difficultés", rassure un bienfaiteur.
"Des repas à emporter seront livrés et des colis alimentaires seront distribués", a-t-il précisé. Pour ce qui est des soirées ramadanesques, des artistes locaux ont prévu des adaptations sur les réseaux sociaux. "Je vais produire des sketches et des monologues que je vais diffuser gratuitement sur les réseaux au grand public", dira le comédien Nouari Radjie dit "El Imalak".
Les visites familiales vont être remplacées par des rencontres en vidéo sur la Toile. "On se voit et on se parle en direct. C'est plus sécurisé que le contact physique. En plus on va éviter de manger beaucoup de sucreries", dira Safa, une enseignante universitaire. "C'est dur mais on n'a pas le choix. On doit s'adapter à la situation", a-t-elle ajouté.

Chabane BOUARISSA




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