Algérie

«Les images de la vidéosurveillance écartent l'acte criminel» Des cadres de l'hôtel de la monnaie d'Alger s'expriment



Une semaine, jour pour jour, après l'incendie qui a ravagé la zone de transit de l'Hôtel de la monnaie à Alger, la production des billets et des documents administratifs officiels de l'Etat a repris (lundi dernier).
Des sources proches de la direction de l'Hôtel de la monnaie s'expriment sous le couvert de l'anonymat et affirment d'emblée que l'origine de l'incendie n'est pas criminelle. «Nous avons les images de la télésurveillance (vidéo), qui montrent clairement minute par minute l'apparition des premières étincelles dues à un court-circuit. Celles-ci ont touché du papier carton à 21h27 dans la soirée de dimanche, premier jour de l'Aïd. Les flammes se sont propagées à la vitesse grand V dans un long couloir de transit intermédiaire, d'une longueur de 300 mètres environ. A 21h36, le feu avait enflammé tout le couloir.
Les équipes de la Protection civile sont arrivées vers 21h55 et ont déployé des moyens colossaux pour venir à bout des flammes vers 3h du matin le lendemain. Aucune machine n'a été touchée par le feu. Seule une partie infime de la matière première a été brûlée. Il s'agit de bobines de papier vierge pour la confection des billets de 2000 DA et du papier gommé qui entre dans la production des documents administratifs comme le 12S. Ce stock n'est pas important et n'a aucune incidence sur l'approvisionnement, qui n'a pas connu d'interruption.»
«Nous livrons quotidiennement les billets de 2000 DA et hebdomadairement les documents administratifs, comme les passeports biométriques et les 12S», expliquent nos interlocuteurs, précisant néanmoins que quelques câbles d'arrivée d'eau et d'électricité qui alimentent les machines au moment de la production ont fondu sous l'effet de la chaleur. «Les unités de Kahrakib, une filiale de Sonelgaz, ont rétabli le réseau dans les 24 heures qui ont suivi l'incendie», ajoutent nos sources. Celles-ci estiment que «la rapidité avec laquelle le feu a été circonscrit montre qu'en dépit du fait que ce soit un jour de fête, le système de sécurité a bien fonctionné. Notre outil de production a été préservé et nos engagements ont été honorés.
Nous avons livré les passeports biométriques, les 12S, les billets, etc., sans aucun retard». «Néanmoins, il est important et opportun de faire état de notre grande faille : il s'agit du manque d'espace de stockage dont souffre l'Hôtel de la monnaie. Une note gouvernementale nous oblige, depuis deux à trois ans, à assurer un stock d'une année d'approvisionnement en billets de banque. Nous avons 60 containers de 40 pieds entreposés dans la zone de transit, ce qui nous handicape sérieusement. Nos espaces ne suffisent pas pour stocker autant de billets. Il faut que les pouvoirs publics réfléchissent à une nouvelle structure qui intègrera une zone de stockage assez grande», relèvent nos interlocuteurs. Abordant la question de la disponibilité des billets de banque, nos sources démentent catégoriquement toute pénurie.
«Chaque jour, nous livrons 4 milliards de dinars. Depuis 4 ou 5 mois, nous avons atteint des pics de 7 milliards de dinars. Nous n'avons jamais livré autant de billets. Depuis 2 ou 3 ans, la consommation a sensiblement augmenté. Avant, le papier était livré par avion militaire à Boufarik, où il pouvait être stocké jusqu'à son utilisation. Ces dernières années, dès son arrivée à Boufarik, il est tout de suite livré, sous escorte, à l'Hôtel de la monnaie. Les machines ne s'arrêtent plus. Cela fait plus de dix ans que les machines de s'arrêtent même plus pour la maintenance. Cela risque de les affecter un jour ou l'autre. La demande est devenue trop importante par rapport à nos capacités», déclare-t-on. Au sujet de l'indisponibilité des billets de 2000 DA au niveau des établissements financiers, nos interlocuteurs expriment leur étonnement et s'interrogent sur les raisons d'une telle situation.
Ils affirment que «depuis la mise en circulation, le 25 avril 2011, de ces billets, nous avons livré 200 millions de billets de 2000 DA. Si certaines banques n'en disposent pas, cela veut dire qu'ils circulent dans le marché informel. Depuis dix ans nous travaillons sans arrêt». Ils rejettent toute responsabilité dans la circulation des billets de 200 DA usagés. «C'est aux banques de nous restituer ces billets. Il n'est pas de notre ressort d'aller les réclamer. Notre rôle se limite à les recevoir et à les changer contre d'autres neufs. Les banques ne veulent pas les soustraire du circuit en dépit de leur mauvais état.» En tout état de cause, nos interlocuteurs espèrent que l'incendie, qu'ils qualifient d'«incident», «ouvre une nouvelle ère» pour l'Hôtel de la monnaie, «resté très longtemps méconnu du grand public et délaissé par les pouvoirs publics. Nous espérons qu'une plus grande attention soit accordée à cette institution qui assume sa mission dans des conditions très difficiles».


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