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Les « IED » : L'arme fatale des talibans en Afghanistan


Les « IED » : L'arme fatale des talibans en Afghanistan
Au total, 377 soldats étrangers sont morts dans ce pays en 2009, de loin l'année la plus meurtrière pour les forces internationales depuis 2001. Au moins trente civils, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués hier quand leur bus a sauté sur un engin explosif artisanal dans la province de Kandahar, un bastion des talibans dans le sud de l'Afghanistan. C'est l'attaque la plus meurtrière contre des civils depuis plus d'un mois en Afghanistan. Ces mines artisanales, ou IED (Improvised explosive devices), sont devenues l'arme favorite des talibans, avec les attentats suicide. Dans la matinée, « un bus a sauté sur une mine artisanale dans le district de Maywand », a indiqué le gouvernorat de Kandahar dans un communiqué rendu public hier. « 30 personnes ont été tuées, dont 10 enfants, 7 femmes et 13 hommes. Et 39 autres personnes ont été blessées », selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.La province de Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, la région natale du président fraîchement réélu Hamid Karzaï, est un bastion des talibans et un des épicentres des violences et de l'insurrection. La veille, trois civils, dont une femme, avaient été tués par une bombe artisanale posée sur une route du même district, alors qu'ils se déplaçaient en voiture. Deux autres personnes avaient également été blessées. Kandahar est la province où est né le mouvement taliban en Afghanistan dans les années 1990. Le 25 août, un véhicule piégé avait explosé dans le centre de la capitale provinciale, faisant 43 morts et 65 blessés et provoquant l'indignation de la communauté internationale. Il s'agissait de l'attentat le plus meurtrier en Afghanistan depuis l'attaque suicide qui avait visé l'ambassade de l'Inde à Kaboul, le 7 juillet 2008, où 60 personnes avaient péri. Une proportion de plus en plus importante des victimes du conflit afghan sont tuées ou blessées par ces bombes artisanales.D'après les experts, ces bombes sont bon marché, faciles à fabriquer, reliées à des minuteurs, à un système de commande à distance ou à un détecteur de pression qui se déclenchera lorsqu'un véhicule passera dessus. Sur les huit premiers mois de l'année, 40% des victimes civiles ont péri à cause des IED ou des attaques suicides soit plus de 600 personnes, selon les Nations unies.Pot de terre contre pot de ferDe janvier à juillet, « les incidents impliquant des IED » atteignent « une moyenne de plus de huit par jour, soit 60% de plus que sur les sept premiers mois de 2008 », indique l'ONU. Parmi les forces internationales, trois quarts des soldats tués le sont par des IED. Au total, 377 soldats étrangers sont morts dans ce pays en 2009, de loin l'année la plus meurtrière pour les forces internationales depuis 2001. Pour faire face à cette flambée de violence, le général américain Stanley McChrystal, commandant des quelque 100 000 soldats étrangers en Afghanistan, devrait réclamer entre 10 000 et 40 000 soldats supplémentaires, une demande qui intervient à un moment délicat pour l'Administration américaine, alors que le soutien de son opinion publique à l'engagement afghan faiblit. Le général a prévenu que la mission américaine en Afghanistan était vouée à l'échec si la situation n'était pas inversée dans les douze mois par un renforcement des troupes.Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a rappelé récemment que « les trois quarts » des pertes étrangères en Afghanistan sont dues aux bombes artisanales. Outre un effet négatif sur des opinions publiques occidentales de plus en plus hostiles à la guerre, ces engins compliquent à l'extrême le déroulement des opérations. « L'ennemi s'adapte et évolue plus rapidement » que les forces internationales, estime un ancien officier américain ayant requis l'anonymat. « Du coup, les Américains et les Britanniques sont forcés d'avancer à petits pas dans leurs opérations visant à reprendre du terrain » aux insurgés, « car les bombes artisanales peuvent être enterrées partout », ajoute-t-il.
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