Algérie

Les IDE ont bridé la création d'emplois



La nouvelle étude publiée lundi se penche cette fois sur l'investissement socialement responsable dans la rive sud de la Mare Nostrum.  
Le traité du réseau Anima sonne, à  première vue, comme un aveu d'échec pour tout ce qui a été entrepris comme politique de développement économique dans la région. Les auteurs de l'essai émettent ce constat : les investissements directs étrangers, tant glorifiés pour leur effet sur la croissance, n'ont pas eu l'effet escomptés dans le Sud méditerranéen. En plus de l'impact négatif sur l'environnement et de la surexploitation des richesses naturelles, les IDE n'ont pas eu l'effet d'entraînement attendu sur la croissance. Les rédacteurs du rapport estiment que ces investissements au «caractère largement capitalistique», ont quelque peu bridé la création d'emplois en plus de leur concentration dans les centres urbains. Cela a eu pour effet, selon le document, d'exacerber les disparités entre les populations. Aussi, c'est dans un contexte de bouillonnement social lié au Printemps arabe que le réseau Anima recommande aux autorités des différents pays de la région de remédier à  la situation. Il s'agit en fait de favoriser, à  travers d'incitations fiscales et financières, les projets d'IDE durables susceptibles d'assurer une interaction avec les entreprises locales et d'aider au développement des régions prioritaires et secteurs stratégiques.
Dans ce sens, les analystes du réseau Anima citent en exemple le régime d'incitations à  l'investissement pratiqué par l'ANDI en Algérie. En plus du régime général, l'Agence de développement de l'investissement applique un régime dérogatoire qui allonge la durée et élargit le contenu des avantages accordés aux projets en ligne avec les objectifs fixés. Cependant, l'éloge s'arrête à  ce seul point. On peut déduire à  travers l'analyse de ce rapport une critique acerbe de l'ouverture commerciale telle que pratiquée par certains pays, dont l'Algérie. Il est ainsi souligné que «des gouvernements avides d'IDE» se sont lancés dans des réformes et la réalisation d'infrastructures parfois trop coûteuses, mais faute d'un minimum de stabilité au niveau politique, ils ont peu de chances d'attirer des investisseurs en dehors des secteurs des mines et du pétrole.
Cependant, le rapport décrie la dépendance de ces économies au secteur des hydrocarbures comme il décrie celles ayant misé sur l'immobilier en raison du lourd tribut environnemental induit par le développement de ces deux secteurs. Il fait a contrario l'éloge des pays comme le Maroc ayant investi dans la logistique, particulièrement portuaire, qui a entraîné un effet «d'accumulation et de transformation du tissu industriel». Globalement, les analystes du réseau Anima semblent inciter les investisseurs ayant des vues sur la région de se racheter une conduite, notamment en ce qui concerne la protection de l'environnement et de la lutte contre la corruption. Ils vont même plus loin en les appelant à  jouer un rôle central en termes d'ingérence en implémentant «des valeurs mondiales», notamment en ce qui concerne les droits de l'homme.
 


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