Algérie

Les hypermarchés font grand défaut


L'approvisionnement en produits de large consommation connaît un net recul sur le marché national. Les causes sont multiples et diverses, mais le constat est là, il impose sa réalité amère dont les victimes sont les pans entiers de la société en quête d'une stabilité dans la demande en consommation, mais aussi dans l'amélioration de leur pouvoir d'achat. Les circuits de distribution, et de commercialisation des produits destinés à la consommation, constituent le maillon faible dans la chaîne régentant la production et le commerce. Cette réalité est justifiée par certains observateurs par le fait que les espaces relatifs à la réception à grande échelle des produits de large consommation font grand défaut. Les hypermarchés sont conçus pour absorber le potentiel de la consommation la plus large. Ce circuit est qualifié de moyen de grande distribution, c'est-à-dire des espaces ou des usines à vendre tous les produits. Leur surface égale ou supérieure à 2 500 m2, d'où l'enjeu de l'approvisionnement à grande échelle, mais aussi un instrument de régulation du marché de consommation à travers une demande accrue qui ne cesse d'augmenter. On recense 12 hypermarchés et 244 supermarchés au niveau national. Ce chiffre ne répond pas d'une manière équilibrée à la demande d'une consommation normale comme cela est appliqué dans d'autres pays. D'ailleurs, cette situation favorise le recours à des surfaces illégales sous forme de «stock» qui ne serviront qu'à la spéculation et le monopole tous azimuts des produits névralgiques pour la consommation nécessaire. La démographie algérienne a connu un saut fulgurant durant les 10 dernières années. La consommation suit naturellement, mais la grande distribution n'arrive pas à s'arrimer à cette nouvelle donne imposée par la réalité socio-économique de la société algérienne. La direction de la régulation et de l'organisation des activités auprès du ministère du Commerce a signalé cette situation biscornue. Elle a même instruit ses agents à coordonner avec les responsables des collectivités locales dans la perspective de permettre aux opérateurs privés, qui veulent investir dans le secteur des surfaces de grande distribution des produits commerciaux destinés à la consommation large, de bénéficier du foncier nécessaire pour la construction des hypermarchés. Les instructions et les directives de la tutelle n'ont pas eu l'effet escompté, pour la simple raison que la bureaucratie sévit toujours. La nécessité de lancer des hypermarchés est devenue une urgence, la demande s'étend, et les produits se font très rares et dans beaucoup de cas, leurs prix ont connu une flambée sans précédent. Il faut concevoir une démarche d'envergure pour mettre un terme aux agissements illicites des spéculateurs qui profitent de ce vide sidéral pour imposer leur loi. Le ministère du Commerce est l'autorité légale dont les décisions doivent s'imposer pour revoir la carte nationale de l'approvisionnement en produits de large consommation. La tutelle est responsable de la régulation, mais il faut qu'il y ait d'abord des grandes surfaces en mesure de permettre aux opérateurs légaux de s'insérer dans le grand circuit de distribution. L'organisation du circuit de distribution facilitera la tâche à l'ensemble des opérateurs, que ce soit ceux qui doivent assurer la régulation ou ceux qui sont censés mettre des produits de consommation à grande échelle à la demande des consommateurs. Cette démarche rendra le marché transparent et les produits disponibles, même les prix connaîtront une stabilité,voire une baisse dans le cadre du principe concurrentiel dont les propriétaires des grandes surfaces seront dans l'obligation d'accepter les règles de jeu. L'enjeu de l'approvisionnement et de la grande distribution constitue la matrice de l'activité commerciale d'envergure. Cela ne peut se faire que si les pouvoirs publics opèrent un assainissement en bonne et due forme pour réorganiser une fois pour toutes le secteur.
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