"Les humeurs de la rue arabe n'inquiètent pas les Américains" HAMOUD SALHI, POLITOLOGUE

Le Pr Hamoud Salhi, politologue à l'Université Dominguez Hills Californie en Amérique, analyse la politique américaine au Maghreb. «Tout est question d'intérêts. L'Amérique protège et défend ses intérêts et les intérêts des pays qui soutiennent la stratégie politique et économique des USA dans le monde», a indiqué, hier, Salhi dans une conférence de presse au centre d'El Moudjahid à Alger. Selon lui, les islamistes ont inventé l'Islam salafiste modéré rien que pour faire accepter leur politique par l'opinion publique dans les pays concernés. 12.000 centres de recherche scientifique activant dans les études et l'analyse des politiques régionales, travaillent sur le sujet depuis les années 1980. A propos des soulèvements populaires, ils sont faits pour dénoncer la dictature et les régimes totalitaires, mais les nouveaux pouvoirs islamistes récupèrent la détresse des peuples, font dans la politique de l'autruche pour récompenser l'Amérique et Israël, selon le conférencier. Après avoir réussi son opération au Moyen-Orient en s'attaquant d'abord à l'Irak, la Syrie et les autres pays, c'est au tour du Sahel de connaître des perturbations politiques, économiques et militaires, à commencer par la division du Soudan pour affaiblir les pays, a-t-on affirmé. Le lobby israélien domine la politique étrangère des USA. C'est la raison pour laquelle les Américains campent sur leurs positions en politique étrangère, d'où la complexité de la résolution de la question de la création de l'Etat palestinien. Au sujet de la réaction du Monde arabe, le conférencier a souligné que la force du Monde arabe, réside dans le volet économique, mais rien sur le plan politique, pour faire changer la donne américaine et israélienne.
Idem pour les Arabes qui sortent dans la rue. «Les deux pays ne sont nullement inquiétés par les manifestations de la rue des pays du Monde arabe», a-t-on révélé. La guerre qui vient de commencer au nord du Mali, interpelle plus qu'en n'importe quel temps, la conscience politique nationale et la société civile algérienne et des pays voisins. «Personne ne sait combien de temps prendra la guerre au Mali. Personne ne sait encore quelles seront les conséquences politiques, économiques et sociales sur l'Algérie et les pays», a dit l'ex-ministre, Mme Benhabylès en marge de la conférence. «Personne ne doit rester les bras croisés et rester spectateur de ce qui se passe aux frontières du pays», a-t-elle rappelé. Le Mali risque de devenir l'Afghanistan en Afrique, en raison des armes qui circulent entre les mains des islamistes obscurs, à leur tête, l'organisation terroriste Al Qaîda, regrette-t-on. L'Union et la solidarité nationale sont de mise pour éloigner le mal du pays, a-t-on souligné.