La direction de l'environnement de la wilaya de Bouira a procédé, en début de ce mois, à la fermeture de pas moins de 21 huileries, apprend-on lors de la dernière session de l'APW.
En effet, c'est un élu du FFS qui a interpellé le directeur de l'environnement sur le sujet. D'emblée ce dernier s'est insurgé contre cette décision qui semble, selon lui, « l'emporter sur la raison et le pragmatisme ». Et pour cause, assène-t-il, au lieu d'encourager la filière de l'oléiculture et en faire une véritable industrie qui aura pour corollaire d'abord la baisse des prix de l'huile d'olive ' cédée actuellement à des prix dépassant tout entendement ' et en second lieu l'encouragement de ce créneau d'investissement, les responsables locaux chargés de l'environnement n'ont pas trouvé mieux que de procéder à la fermeture pure et simple de ces huileries dont on dit qu'elles ne sont pas encore dotées de bassins de décantation. « Ironie du sort, c'est que cette décision qui pénalise tant le petit fellah que les oléifacteurs, serait passée inaperçue si elle avait été prise durant les années de vaches maigres où les olives se faisaient désirer par les propriétaires des huileries. Mais cela se passe l'année courante, au moment où tout le monde sait que les oliveraies ploient jusqu'à toucher le sol sous le poids des fruits goulûment irrigués par les eaux pluviales d'automne », atteste un oléiculteur contacté par nos soins.Bien que l'argument avancé par la direction de l'environnement semble, à première vue, tenir la route, à savoir que les rejets de ces huileries sont une source de pollution ; d'où la nécessité d'aménager des bassins de décantation. Ce que rejettent certains observateurs qui affirment que les rejets des huileries ne sont pas si dangereux, étant entendu qu'il s'agit de rejets d'éléments naturels anodins tel que le grignon d'olive, que les petites gens du terroir récupèrent pour l'utiliser comme moyen de combustion pour leurs poêles. Quant à l'impact d'autres déchets, déversés par les huileries, sur la qualité d'eau des rivières, il est à constater qu'hormis une décoloration de l'eau pour une certaine période, il n'y a pas d'autres effets néfastes sur les nappes phréatiques ni encore moins sur les richesses halieutiques, connues du moins, jusque-là, assurent ceux qui contestent cette mesure. Pour ce qui est du grignon, l'on note que des initiatives allant dans le sens de son exploitation à des fins de production industrielle, ont été par le passé lancées, mais sans qu'elles reçoivent l'aval des autorités compétentes. Cela même qui fera réagir plus d'un parmi les oléifacteurs concernés eux qui ne savent point comment se prémunir d'une telle décision qui les met devant le fait accompli.Ainsi donc, et toujours selon nos interlocuteurs, la fermeture de ces huileries ne fera qu'hypothéquer davantage la production oléicole puisque les autres huileries seront du coup dépassées et leurs propriétaires seront contraints de stocker les récoltes qui, par conséquent, perdront leurs qualités nutritives à cause des taux d'acidité accumulés. Est-il besoin de souligner, par ailleurs, que la wilaya de Bouira recèle un parc de transformation oléicole composé de 58 huileries semi-modernes et 75 autres du type traditionnel. Aussi, et afin d'aligner la production oléicole sur les standards internationaux pour lui permettre de se faire une place dans le marché international, une coopérative professionnelle pour la valorisation de l'huile a été créée localement à cet effet. Cette coopérative, ajoute notre source, se chargera de contrôler le processus de production à commencer par la récolte jusqu'à la transformation au niveau des huileries. En définitive s'il est vrai que la DSA de Bouira (direction des services agricoles) table cette année sur une production prévisionnelle de 5 millions de litres d'huile d'olive, il n'en demeure pas moins que la décision de procéder à la fermeture de 21 huileries est pour le commun des citoyens, incompréhensible.
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Posté Le : 12/01/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahcène Saoudi
Source : www.elwatan.com