Algérie

Les hostilités reprennent-elles dans le sérail '



Les hostilités reprennent-elles dans le sérail '
La révision de la Constitution et le plan de la restructuration de l'appareil sécuritaire national peuvent être des chantiers de batailles claniques qui vont rythmer la chronique politique à venir.Fin d'une trêve. Le cessez-le-feu entre les différents clans du régime est-il rompu ' Moins d'une année après sa brusque mise à la retraite après des années passées à la tête du Centre de la communication et de la diffusion (CCD), le colonel Fawzi, ex-officier du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), serait sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). Selon le site Algériepatriotique, l'ancien directeur du CCD n'est pas «autorisé à quitter le pays». D'après ce site proche du général à la retraite, Khaled Nezzar, la décision visant le colonel Fawzi est venue suite à une enquête des services le ciblant et qu'il serait bientôt «présenté devant une juridiction spécialisée».Toutefois, il n'est pas indiqué précisément les griefs retenus contre celui qui était l'homme fort au sein des services de renseignement. Probablement, sa gestion «opaque» des médias et de manne publicitaire serait à l'origine de ce nouveau rebondissement dans les luttes d'influence au sein du régime. Le colonel Fawzi, dont la mise à l'écart a sonné le début d'une guerre dans le sérail sur fond de crise politique à la veille de l'élection présidentielle d'avril 2014, a régné en maître sur le secteur des médias. Son nom est intimement lié au Centre de communication et de diffusion, véritable ministère de l'information.Un redoutable instrument de guerre qui fait et défait le paysage médiatique au gré des conjonctures. Sa mise à la retraite aussi brusque qu'inattendue était différemment analysée. Si certains estimaient que le colonel était un soldat devenu de plus en plus encombrant pour son patron, le général de corps d'armée, Mohamed Mediène, dit Toufik, chef du Département du renseignement et de la sécurité, d'autres ont vu dans ce lâchage en plein vol un indicateur, s'il en est, des luttes d'influence entre le DRS et le clan présidentiel qui s'exacerbaient à l'approche de l'élection présidentielle incertaine.Le sacrifice du soldat Fawzi est vite suivi du rattachement du Centre de la communication et de diffusion au ministère de la Défense nationale. Cette éviction a marqué également le début de la mise à l'écart et de manière violente des poids lourds au sein des moukhabarate. A commencer par le patron de la direction de la sécurité de l'armée, le général Djebbar M'henna et le général Chafik chargé de la lutte contre la corruption au sein des services.Ces mouvements opérés dans l'opacité qui caractérise les services de renseignement n'ont pas livré encore tout les tenants et les aboutissants des man?uvres qui agitent le c?ur du pouvoir. La remontée en surface de l'«affaire Fawzi» pourrait être le révélateur de la reprise des hostilités entre les clans et les sous-clans du pouvoir après une trêve conjoncturelle obtenue dans l'urgence de la préparation de l'élection présidentielle. Le contrôle des segments centraux du pouvoir a de tout temps exacerbé les luttes claniques entre les différents centres de décision. Les rapports entre la présidence de la République et le DRS ? noyau dur du régime ? ont connu des pics de tension à des intervalles réguliers.Le conflit a atteint son paroxysme quand le clan présidentiel voulait s'emparer des secteurs importants du pouvoir politique et militaire en livrant une guerre ouverte au patron du DRS, le général de corps d'armée, Mohamed Mediène, durant la période pré-présidentielle. N'étaient des arrangements de derniers moments, le conflit allait déborder dangereusement le sérail pour gagner d'autres secteurs de la société. Cependant, le cessez-le-feu qui a permis le maintien de Abdelaziz Bouteflika à El Mouradia était fragile. La hache de guerre semble être déterrée dans un contexte politique qui demeure incertain. La préparation de la révision de la Constitution confiée à un Ahmed Ouyahia conquérant, mais aussi et surtout le plan de la restructuration de l'appareil sécuritaire national peuvent être des chantiers de batailles claniques qui vont rythmer la chronique politique à venir.




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