Avec une superficie «vingt fois plus petite» que celle de l'Algérie, les Pays-Bas se classent pourtant parmi les «trois grands pays exportateurs de produits agricoles». «Un petit pays, mais de grands atouts». C'est en ces termes que M. Frequin, directeur général au ministère des Affaires économiques néerlandais, a ouvert, hier à Sofitel, le séminaire destiné à la «recherche des opportunités de coopération entre l'Algérie et les Pays-Bas, dans la filière lait», organisé sous l'égide de l'ambassade. Une petite leçon de bonne gouvernance a été également servie, hier, aux participants algériens, dans un court film documentaire, pour leur montrer comment les Pays-Bas ont réussi à devenir un grand exportateur de produits agricoles, de lait et produits laitiers, de viandes rouges et blanches, voire même de fleurs dont une bonne partie est cultivée dans des «pays ensoleillés», situés en Afrique! Et sans une seule minute de retard sur le timing prévu dans le programme, le Docteur S. Van der Meijis fait un diagnostic de la filière lait en Algérie et propose des solutions de coopération avec les Pays-Bas. Selon les chiffres avancés hier, il existe quelque 850.000 à 900.000 vaches laitières en Algérie (un chiffre contesté par un cadre du ministère de l'Agriculture qui l'estime à 300.000, au maximum). Il existe en Algérie, toujours selon les chiffres de M. Meijis, 190.000 exploitants laitiers dont 152.000 ayant jusqu'à 5 vaches. Le niveau de consommation de lait en Algérie est jugé «excessivement élevé» soit 120 litres par habitant et par an, contre 70 litres par habitant et par an, aux Pays-Bas. Le gros de la consommation algérienne provient, bien évidemment, de l'importation de la poudre de lait. L'Etude de Van der Meijis propose des mesures pour faire accroître la production laitière. Il faut, dit-il, importer des génisses (hollandaises, bien sûr), produire de l'aliment de bétail, s'occuper de la santé animale des cheptels, et penser à améliorer constamment le matériel génétique des vaches. Le manque de fourrage est «crucial» constate l'étude qui préconise «l'introduction d'un savoir-faire» pour non seulement nourrir en quantité les vaches mais également en qualité pour leur éviter des «problèmes gastro-intestinaux». Dans le chapitre santé animale, l'intervenant estime que le taux de mortalité est élevé à cause, dit-il, des «maladies dues au manque d'hygiène, mais également à la qualité des bâtiments d'élevage». Il constate aussi qu'en Algérie «beaucoup d'animaux trop jeunes sont inutilement envoyés à l'abattage». Pour ce qui est de la reproduction, l'étude fait état de l'inexistence d'une politique d'amélioration des espèces et d'un grand problème dans l'insémination artificielle. «Il est impossible de faire inséminer, en temps voulu, une vache à cause du manque de structures au niveau national et des longues distances à parcourir, c'est pour cela que les éleveurs continuent toujours à employer les méthodes traditionnelles». Parmi les recommandations de son étude pour l'amélioration de la filière lait en Algérie, Van der Meijis propose de mettre en place «une ferme pilote pour la vulgarisation des connaissances» en matière d'élevage de vaches laitières, d'élaborer «un modèle de coopération pour la transmission des connaissances» à l'ensemble des éleveurs, et d'instaurer une «surveillance de l'après-vente, entre les exportateurs néerlandais et les importateurs algériens».
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Posté Le : 07/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com