Algérie

Les histoires ont changé. Et les élections '



Il fut un temps où les Algériens croyaient encore aux histoires les plus stupides. Personne ne sait vraiment si c'est encore le cas et dans quelles proportions, mais quand un conte continue d'être conté, c'est qu'il est définitivement oublié parce que son temps à vécu. Parmi ces «légendes» des temps modernes, celles qui ont eu les succès les plus retentissants ont généralement un lien direct avec leur existence. Il y a celles, très rares au demeurant, qui ont amélioré un tant soit peu leur quotidien. Parfois, il a suffi qu'elles leurs arrachent un rire ou un sourire. Sinon, elles ont simplement abordé leurs (nombreuses) difficultés, mis ou remis le doigt là où ça fait mal ou, suprême bonheur, elles les ont carressées dans le sens du poil en leur disant ce qu'ils veulent bien entendre. C'était le temps où les... élections ne disaient rien, parce qu'à l'occasion, on ne racontait pas grand-chose. Paradoxalement, les élections ? locales ? ont souvent charrié de succulentes histoires. On aurait pu les contenir dans ce qu'elles étaient mais on ne peut rien contre la propension à faire de sombres racontars anonymes des vérités incontestables. Quant aux scrutins nationaux, ils étaient physiquement trop loin des Algériens pour leur inspirer quelque chose qui puisse meubler leurs soirées d'hiver ou à raconter plus tard à une autre génération, avec l'air de quelqu'un qui a tout vu tout vécu et sur le ton d'un paternalisme harassant. Voici donc l'une des histoires du genre qui a eu un succès tel qu'on peut en trouver des centaines de «version». Enfin, ce n'est pas seulement de version qu'il s'agit puisque les «faits» sont les mêmes. Ne changer que le nom du maire et celui de la localité. L'histoire n'est pas extraordinaire mais on a dû la trouver tellement géniale et peut-être plus, que tous ceux qui la racontaient l'attribuaient à un maire de sa localité. Après un mandat qui n'a pas changé grand-chose au quotidien de ses administrés, Monsieur le maire est donc revenu vers eux solliciter à nouveau leur confiance. Voici l'essentiel du propos qu'il leur a tenu dans une campagne qui aura été manifestement très brève : «Vous m'avez élu pour quatre ans au cours desquels je n'ai jamais pensé à vos problèmes. Et pour cause, je... réglais les miens. J'ai construit une belle maison, j'ai constitué un confortable matelas financier suffisant pour plusieurs générations, j'ai casé mes enfants dans les meilleurs postes de travail ou les écoles les plus prestigieuses... Maintenant, votez pour moi et je m'occuperais de vous. Sinon, un autre viendra et vous retournerez à la case-départ...» Ce n'est qu'une histoire parmi d'autres. Mais que faut-il en retenir ' Le fait qu'elle soit un peu drôle en ce qu'elle rend une bonne partie de la réalité ' À moins qu'un maire qui «règle ses problèmes», c'est normal, auquel cas, il faut toujours le reconduire pour daigner s'occuper des «autres» ' Bien évidemment, ce n'est qu'une histoire oubliée. D'autres sont arrivées. Et les élections alors, elles ont changé 'S. L.


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