Algérie

Les histoires extravagantes et les souvenirs



Les histoires extravagantes et les souvenirs

Le mois de ramadhan, c'est aussi le mois des réminiscences qui nous rappellent des moments les meilleurs de notre vie, parce que vécus dans la joie et la bonne humeur. On s'y replonge souvent pour oublier la tristesse du présent.Les histoires rapport2es sur la tenue des marchés en plein air d'antan sont merveilleuses. Elles remontent à cinquante ou soixante ans, mais lorsqu'on les raconte elles paraissent d'un temps lointain tant les comportements des gens et leurs tenues vestimentaires n'ont rien de commun avec ce que l'on voit aujourd'hui, il en est de même des prix, des denrées vendues, du langage ou usage. Dans l'ancien temps Parler de l'ancien marché aux jeunes de maintenant, c'est comme si on leur narrait les contes à la manière de grand mère qui le faisait au coin de la cheminée à ses petits enfants, avec amour et humour tant le cadre de vie paisible était favorable à cette pratique et ça l'était aussi pour l'écoute. Parmi les plus grandes particularités des marchés de l'ancien temps, c'est qu'il avait lieu souvent au bord des oueds ou des ruisseaux. C'était en plein air et au milieu d'une végétation aussi sauvage qu'exubérante, cela donnait de l'ombre et de la fraîcheur en période caniculaire. On y trouvait de la fougère pour faire des lits à la viande coupée et une plante prolifique aux tiges longues et effilées, assez solide pour la confection de chapelets de viande ou d'abats, sinon mélangés. L'autre particularité qui devrait être considérée aujourd'hui comme capitale, c'est la vente sans pesée. Les balances sous toutes ses formes n'existaient pas, les marchands de carottes, navets, haricots, tomates, courgettes, piments, poivrons faisaient des petits tas ou lots autour d'eux, et chaque client une fois qu'il avait choisi sa quantité, il la payait à l'estrone après marchandage. Il en fut de même pour la viande, chaque boucher avait sa place à même le sol et une clientèle fidélisée. On aimait un boucher lorsque celui-ci ne trichait jamais en faisant croire que la chèvre ou le chevreau ou la vache, sinon le b?uf de labour étaient de vrais ovins et bovins jeunes et tendres. Les naïfs découvrent les mensonges du boucher à la cuisson, mais trop tard pour réparer, au marché on tente de s'expliquer avec le boucher qui avait tendance à ne pas répondre tant il était toujours affairé et quand il vous écoutait, il osait nier. Pour reconquérir sa clientèle, chacun abattait une jeune bête en jurant d'avoir toujours des animaux qui satisfassent les acheteurs sur le plan de la qualité de la viande. Comme pour les autres denrées et contrairement aux bouchers d'aujourd'hui, ceux du temps de nos parents ou grands parents ne pesaient pas au gramme près pour chaque client, ils abattaient la bête et sitôt qu'ils avaient coupé en morceaux, il enfilaient tous les morceaux des différentes variétés de viande pour constituer des chapelets à disposer en lots sur un matelas de fougère. Chacun des clients qui avait suivi dans ses différentes phases le travail du boucher, indiquait le lot qui l'intéressait en marchandant le prix fixé, il finissait par l'avoir. Toute la viande disparaissait. Chaque boucher procédait de la même façon. Et que d'histoires ont émaillé cette ambiance d'antan. Parmi les plus drôles, on vous rapporte celle d'un homme quine s'était déplacé au marché que pour l'achat d'une marmite en terre et d'une louche pour la cuisine du nouveau mois de ramadhan. Et pour en revenir, il avait traversé une rivière abondante qui lui emporta la louche juste au moment où il allait atteindre l'autre bord. Pauvre de lui, il essaya de rattraper l'objet puis il avait glissé des mains, mais en vain, il l'avait suivi des yeux à la vitesse du courant impressionnant de l'eau en furie. Pour agrémenter ce qui a été dit, on ajoute l'histoire de l'individu qui, la canne callée sur les épaules, parcourait le marché de long en large et en sifflant et qui répondit tout de '' à un vieillard qui lui avait demandé d'arrêter sa marche inlassable sous le prétexte qu'il était au marché. C'est ça, lui répondit en colère en lui ajoutant : le vrai marché est là », en posant son doit sur la tête. Ambiance de ces marchés d'antan Aux dires des anciens, il n'y avait point d'agression et tout se passait dans le calme. Depuis le petit matin, les gens arrivaient qui sur des ânes ou des mulets qui à pied. On ne flânait pas dans ces marchés et sitôt les achats faits, chacun se remettait sur le chemin du retour. Quelques uns, les plus nantis continuaient à déambuler ou s'asseyaient par terre auprès d'un cafetier, s'ils devaient échanger des propos avec des amis venus des autres régions. L'un pouvait demander à l'autre de lui procurer quelque chose, par exemple une femme à épouser. Et la parole d'honneur était sacrée. Aujourd'hui, le climat qui règne au marché est sous tension permanente. Il n'y a point de marchandage ni point de remarque désobligeante. Tout le monde vend à la criée. Il faut bien ouvrir les yeux et demander les prix avant d'acheter. Vous pouvez facilement être trompé sur la qualité des denrées surtout lorsqu'elles sont vendues dans des sachets qu'on vous interdit d'ouvrir pour ne pas avoir à découvrir des vers. Que chacun se donne la peine de continuer la comparaison pour en tirer la conclusion.




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