Algérie

les harraga continuent à braver la mortMalgré le dispositif renforcé des garde-côtes



les harraga continuent à braver la mortMalgré le dispositif renforcé des garde-côtes
Bien que le phénomène de la harga à Annaba ait connu un considérable recul cette année, il y a eu néanmoins mort d'hommes.En effet, en juillet dernier, une violente intervention des gardes-côtes au large de Ras El Hamra (Annaba) avait été sanctionnée par deux morts, dont un civil par balle et l'autre militaire à la suite d'un traumatisme crânien. Le bilan fait également état de 5 blessés. Le dossier est actuellement sur le bureau du procureur de la République du tribunal militaire de Constantine pour les besoins de l'instruction. Ce fut un jour mouvementé qu'ont eu à vivre les gardes-côtes de Annaba avec 21 harraga. Ces derniers se trouvaient dans deux embarcations de fortune.
La première contenait 17 jeunes et l'autre 6. Une course-poursuite s'était engagée, mais ceux se trouvant dans la première embarcation n'avaient pas obtempéré aux ordres des garde-côtes de s'arrêter. Leur embarcation avait été repérée à 5 milles marins au nord du cap de Ras El Hamra, vers 3h. Et il a fallu des tirs ayant ciblé le moteur pour que l'embarcation soit interceptée. Mais, c'est au cours de la seconde opération que les choses ont tourné au pire. Les candidats à l'émigration clandestine ont refusé également de se plier aux injonctions des éléments de la marine nationale. A l'issue d'une autre course-poursuite, les gardes-côtes ont carrément foncé sur l'embarcation non sans tirer sur les «fugitifs».
Selon une source judiciaire, pas moins de 57 balles avaient été tirées par les gardes-côtes visant les embarcations de ces 23 harraga. Ce qui avait engendré, malheureusement, des blessures par balles à deux harraga, dont l'un en est décédé. L'on avait dénombré aussi trois gardes-côtes blessés, dont un jeune militaire de 23 ans qui est mort à l'hôpital Ibn Rochd de Annaba suite à un traumatisme crânien. Les deux embarcations ont pris le départ de la plage d'échouage de Sidi Salem, vers minuit. Un drame qui n'a, semble-t-il, pas affecté d'un iota la ferme décision d'autres jeunes de quitter le pays.
Ainsi, dans la nuit du 23 au 24 septembre dernier, les éléments du Groupement territorial des garde-côtes (GTGC) de Annaba ont intercepté, deux embarcations artisanales à bord desquelles avaient pris place 27 jeunes candidats à l'émigration clandestine, dont un mineur et un handicapé physique. Agés de 16 à 30 ans, ces jeunes infortunés naviguaient en deux groupes composés de 13 et 14 individus à respectivement 2,5 et 7,5 milles nautiques au nord de Ras El Hamra. Ils ont été repérés à 23h20 par les forces navales avant d'être poursuivis, interceptés, arraisonnés et reconduits au port de Annaba, brisant ainsi leur rêve de rejoindre les côtes européennes, notamment l'île de la Sardaigne (Italie).
à l'ouest destination l'Espagne
Ils étaient venus de Annaba, Skikda et Alger avec la ferme intention de rejoindre, tant bien que mal, les centaines de jeunes déjà établis sous des cieux plus cléments que ceux de l'Algérie.
Et si à l'est du pays, les rêveurs infortunés visent l'Italie et ses côtes paradisiaques, du côté Ouest, la destination est l'Espagne. Ainsi, les wilayas de Mostaganem, Aïn Témouchent et Oran connaissent également le même phénomène de harga. En effet, en juin dernier, à Oran, 10 harraga avaient été interceptés au large des côtes de Aïn El Turck, par les gardes-côtes de la wilaya en collaboration avec leurs homologues de Ghazaouet.
A Aïn Témouchent, ils étaient 15 jeunes candidats à l'émigration clandestine, dont une jeune fille, à partir de nuit vers les côtes espagnoles à bord de deux embarcations pneumatiques, l'une depuis le port de Ghazaouet et l'autre de Beni Saf (Aïn Témouchent).
Ils avaient été interceptés à quelques miles d'Almeria et refoulés dernièrement vers leur port d'attache par les autorités maritimes espagnoles. Ils ont été secourus en pleine mer par un bateau de voyageurs assurant la ligne Almeria-Ghazaouet avant d'être livrés aux services de police à leur arrivée au port. Ils ont été placés dans des centres spécialisés. Quelques semaines auparavant, 14 autres jeunes issus de plusieurs wilayas de l'Ouest avaient tenté depuis le même port de Beni Saf de rejoindre les côtes ibériques, mais ils furent arrêtés et refoulés vers l'Algérie par les gardes-côtes espagnols.
Situation similaire dans la wilaya de Mostaganem où, le 28 septembre dernier, 12 harraga ont été interceptés au large de cette ville. Les harraga étaient, au moment de l'interception, à bord d'un pneumatique à environ 15 miles de la commune de Benabdelmalek Ramdane, située à l'est du chef-lieu de la wilaya. Ces candidats à l'émigration clandestine avaient embarqué à partir de la plage de Khadra à l'est de la wilaya. En dépit de l'entrée en vigueur, depuis le 8 mars 2009, de la criminalisation de l'acte de l'émigration clandestine, des jeunes Algériens continuent à braver les dangers de la mer pour fuir leur pays.


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