Algérie

Les handicapés vivent avec 4000 DA par mois



Les handicapés vivent avec 4000 DA par mois
Une étude sur «l'Inclusion sociale des personnes en situation de handicap dans la wilaya d'Alger» recommande une insertion plus grande de cette catégorie de la population.Cette étude recommande l'adoption d'un plan accessibilité et un mécanisme de soutien à l'autonomie par l'amélioration de la disponibilité des moyens de transport adapté et la création d'un système de guides ou d'assistants personnels.Cette recommandation est émise suite à une recherche élaborée après un travail de deux ans, de 2013 à 2014, basé sur 285 questionnaires et 48 interviews pour proposer les moyens d'amélioration des conditions des personnes handicapées.Ces dernières rencontrent toujours des difficultés économiques et sociales en Algérie même si ces personnes «sont bien insérées dans leur communauté et sont généralement bien acceptées par la société», indique cette étude présentée hier à Alger lors d'un séminaire organisé par la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph). L'enquête est menée aussi bien par des Algériens que par des chercheurs venus du Canada et du Portugal et ses initiateurs ont même constaté que «des barrières importantes à l'inclusion sociale dans tous les domaines» existent toujours. Il est ajouté que cette population est vulnérable au plan économique, notamment dans le marché du travail.Ces conditions contribuent à l'isolement et à la ségrégation des personnes handicapées, selon l'étude qui ajoute que de nombreuses conditions ne sont pas satisfaites pour parler «d'une effective inclusion sociale dans la wilaya d'Alger».L'étude vise à comprendre les conditions de vie des personnes en situation de handicap entre 15 et 45 ans. Parmi ses initiateurs, se trouvent Léo Goupil-Barbier, chef de projet régional de Handicap international, et madame Marcia Rioux, chercheuse à l'université de York au Canada. A l'ouverture du séminaire, la présidente de la Faph, AtikaEl Mamri, a indiqué que cette étude se penche notamment sur l'insertion économique des personnes handicapées en se penchant sur les difficultés d'accès à la formation et à l'emploi.Tous les participants sont unanimes pour souligner que c'est la première fois qu'une enquête est menée selon une méthodologie innovante élaborée par des chercheurs à l'université de York au Canada. Cette méthodologie se base sur l'enquête directe se rapprochant directement des personnes handicapées même si certaines d'entre elles n'ont pas répondu aux questionnaires, notamment celles résidant dans des bidonvilles, voire à la Casbah. Madame Paula Compos Pinto, chercheuse à l'université de Lisbonne au Portugal a indiqué que les chercheurs algériens ont participé à cette enquête qui s'est déroulée dans des conditions difficiles à cause de la rareté des ressources.Cette enquête a néanmoins permis de savoir comment les personnes vivent leur handicap et quels sont les comportements envers eux et quel est l'impact du dispositif de l'Etat pour leur inclusion sociale.L'étude souligne que la plupart des interviewés habitent dans une maison de style arabe ou une villa individuelle. Au plan social, 75% d'entre eux disposent d'un téléphone portable et 30% de connexion Internet mais 89,9% des handicapés sont des célibataires, selon les révélations de l'étude affirmant aussi que 8,8% sont mariés, 0,7% veufs et la même proportion de 0,7% divorcés.En ce qui concerne le niveau d'éducation, 55% ont terminé le cycle primaire, 12% ont connu une formation secondaire et le même pourcentage a suivi des études universitaires. 21% des interviewés n'ont aucun niveau d'éducation formelle. Il est aussi révélé que 74% des interviewés disposent d'un revenu mensuel inférieur à 4OOO dinars par mois, la valeur actuelle de la pension de handicapé, «qui s'approche du niveau de pauvreté absolue».Ce revenu est loin du salaire net mensuel moyen de 36.100 DA, ajoute l'enquête selon laquelle «l'absence d'éducation accroît encore plus le risque d'exclusion».Une grande concentration des personnes sans occupation ou au chômage a été trouvée chez les personnes avec un polyhandicap (74%) et 85% du total des interviewés utilisent la carte de handicapé «notamment pour des raisons économiques» comme la réduction et la gratuité des transports, les aides financières et le paiement des frais médicaux. L'étude fait également état des problèmes d'accessibilité aux bâtiments et aux transports alors que les personnes handicapées sont aussi exposées à des difficultés d'accès aux soins.




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