Algérie

Les handicapés vident leur sac



Quels sont les problèmes que rencontrent les handicapés dans la wilaya de constantine ? Y a-t-il une amélioration dans la prise en charge ou est-ce que les mêmes difficultés reviennent chaque année dans des termes quasi identiques ? Qu'en est-il de l'application des lois qui existent et du rôle des associations de défense de cette catégorie de citoyens ? Ce sont là, grosso modo, les thèmes qui ont été abordés lors de l'émission consacrée hier par la radio locale à cette frange de la population et ce, à l'occasion de la Journée internationale des Handicapés.

Ainsi, des présidents d'associations des handicapés, ainsi que des représentants de la Direction de l'action sociale (DAS), étaient invités pour dresser un tableau de la situation et parler des difficultés de vie et des préoccupations de cette catégorie de la population. Le président de l'association des handicapés moteurs, M. Boukerkeb, fera savoir «que, malheureusement, c'est pratiquement tous les ans que les mêmes difficultés et entraves se posent pour ses affiliés. Et de préciser que cela va de l'absence d'aménagement de couloirs pour faciliter l'accès de cette catégorie de citoyens aux écoles, à l'université, etc., et le taux élevé de l'analphabétisme en est le résultat le plus manifeste. Les handicapés moteurs souffrent aussi de discrimination, notamment dans l'emploi où ils sont considérés comme peu rentables. Même s'il est bardé de tous les diplômes possibles, il lui sera préféré un non handicapé et cela, dans la quasi-totalité des administrations». Et de poursuivre que pour ce qui concerne «la prime octroyée, elle n'est en effet que seulement de 4.000 dinars par mois, ce qui est proprement scandaleux par ces temps de cherté dans les marchés. Le président de l'association des sourds-muets a indiqué que, pour les améliorations, il n'y en a aucune de notable et qu'au contraire, les choses deviennent pires chaque année. Il évoquera surtout le problème du transport dont pâtissent tous les malentendants et malvoyants qui ne perçoivent que 3.000 dinars par mois. «Le transport, dira-t-il, qui était gratuit, ne l'est plus. Il faut maintenant un bon délivré par la DAS, dont les formulaires peuvent manquer, pour être accepté par les chemins de fer et avoir accès au train». D'autres responsables d'associations ont parlé également de difficultés d'obtention de sièges pour leurs activités, du mauvais accueil au niveau des administrations. Surtout, diront-ils, celle de la DAS et de la mairie dont les responsables ne nous reçoivent pas.

Mme Boukebous, présidente d'une association, affirme avoir demandé, à plusieurs reprises, une entrevue avec les deux responsables en question mais sans résultat. Pour M. Rahailia, représentant le DAS, en dehors de quelques exagérations dans les propos, les présidents des associations ont raison sur bien des points soulevés. Ainsi, pour les aménagements d'allées spéciales pour handicapés, il dira qu'il existe un décret qui stipule ces aménagements et dont la concrétisation reste du ressort des différents exécutifs. «La DAS n'a pas de prérogatives pour imposer leur exécution», explique-t-il. Concernant les primes, il indique que c'est vrai que leur montant est modique, mais «n'est-ce pas là que doit se situer la lutte des associations ?» Enfin, il notera qu'il existe 7.812 personnes au niveau de la wilaya qui ont une carte de handicapé à 100% et qui reçoivent 4.000 dinars/mois, alors que ceux ayant un handicap moindre reçoivent seulement 3.000 dinars. «Mais, il y a lieu d'indiquer aussi qu'ils bénéficient tous de la carte chifa leur permettant la gratuité des soins et autre intervention chirurgicale.




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