Les handicapés moteurs chargent le P/Apc

Les handicapés moteurs ont exprimé hier leur colère en direction des responsables, lors de la conférence de presse tenue par leur association.D'après le président de l'association, Kamel Boukebbab, les lois ne sont pas appliquées par les responsables concernés, précisément le maire, qui est le premier responsable des espaces publics. «Il y a six lois qui protègent la personne en état de handicap, y compris celle qui instruit la construction d'une commission communale de l'accessibilité, avant d'entamer n'importe quel projet», a-t-il déclaré.D'autres intervenants ont insisté sur les droits de cette catégorie sociale. «Une personne en état de handicap est un citoyen qui bénéficie des mêmes droits que tout le monde; il lui faut au moins des passages qui s'adaptent à ses besoins, c'est la moindre des choses», a déclaré Youcef Saïghi, professeur d'architecture à l'université Constantine 3. Et d'ajouter : «Parfois je me demande sur quelle base ces nouvelles bâtisses, à titre d'exemple celles qui se trouvent à Ali Mendjeli où une autre commune, sont construites ' Elles ne répondent tout simplement pas aux normes de construction. D'autre part, pourquoi faut-il attendre l'évènement Constantine capitale de la culture arabe 2015 pour restaurer les artères ' Les axes doivent être le premier souci du P/APC, et ce dès son arrivée. Mais la question qui se pose aujourd'hui, y aura-t-il des passages pour les handicapés, dans les plans de réhabilitation'».À ce propos, le président de l'association a précisé que la personne handicapée à Constantine est totalement marginalisée, voire méprisée, et ce, que ce soit à la poste, à la banque, dans les établissements scolaires, et en général pour l'accès à tous les édifices publics. Assurer l'accessibilité, dit-il, n'est pas seulement construire une pente à l'entrée d'un immeuble, car une fois à l'intérieur, la personne en état de handicap va se retrouver face à des escaliers! L'accessibilité, a-t-il insisté, c'est «l'APCU» : accéder, pénétrer, circuler et utiliser (l'espace), sans obstacle. Malheureusement, ce n'est pas le cas ici, s'insurge un autre intervenant.«À cause de la difficulté du déplacement 8 100 handicapés moteurs (parmi 17 000) ne sortent pas de leurs maisons, ce qui contribue à créer un stresse permanant chez ces personnes», a signalé K. Boukebbab. Pour ces personnes aux besoins spéciaux, la célébration de journées mondiales du handicapé, et la pension, qualifiée de «minable», de 4 000 DA, sont une insulte envers eux.