Algérie

Les handicapés crient à la marginalisation



La wilaya de Boumerdès compte 22 000 personnes aux besoins spécifiques, dont plus de 50% sont handicapées à 100%, a précisé Mme Oussah, chef de service à la direction de l'action sociale.L'aide de 4000 DA octroyée aux personnes sans revenu et celle de 3000 DA pour des handicapés moins prononcés, restent inchangées depuis plus de 20 ans. Ces indemnités sont destinées «à couvrir les frais de l'assurance sociale» et donc à ouvrir droit à travers la carte chifa à la gratuité des soins et aux remboursements des frais médicaux. De plus, elles donnent la possibilité d'avoir des prothèses et autres appareils auditifs auprès de l'Onaaph, office public spécialisé dans ce domaine.
Néanmoins, des handicapés se plaignent de certaines restrictions quand ils ont plusieurs maladies. Un handicapé, diabétique de surcroît, ne peut se permettre l'achat de plusieurs boîtes de bandelettes que la Cnas réduit à une seule remboursable par trimestre. Aujourd'hui, ils sont des centaines à quémander une aide pour l'achat d'un médicament ou pour payer une opération '
Sans parler des cas désespérés qui nécessitent un transfert à l'étranger et que les conditions de la Cnas rendent inaccessible. La situation risque d'empirer. En effet, Mme Oussah alerte les chercheurs sur des cas de plus en plus importants de malformations dès la naissance dans la région de Khemis El Khechna, d'autres d'autisme à Dellys, ou d'autres cas, comme à Bordj Menaïel.
Autrement dit, le nombre de personnes aux besoins spécifiques augmente terriblement selon une géographie précise qu'il appartient aux études de chercheurs d'en expliquer les raisons et de dégager une stratégie de lutte préventive. Un autre problème, économique celui-là, jette les handicapés en pâture à la misère et à la mendicité : le chômage. Depuis 2016, le recrutement, tous dispositifs confondus, est gelé.
Les enfants handicapés, eux, souffrent doublement. Parfois au milieu des leurs ou à l'école. L'association Awit chapeaute seulement 102 élèves scolarisés dans des écoles. Quand ces enfants n'ont personne, des familles refusent de les prendre en kafala. Ainsi, les personnes aux besoins spécifiques vivent des handicaps multiples : physique, social et économique. Il est donc grand temps de réformer le dispositif de la solidarité nationale.


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