Algérie

Les hackers voulaient détourner les données des souscripteurs



Les hackers voulaient détourner les données des souscripteurs
Le directeur général de l'AADL a, sur instruction du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, déposé plainte contre X afin d'identifier les hackers des sites électroniques prétendant représenter l'AADL. L'affaire est confiée à des cyber-enquêteurs, c'est-à-dire des enquêteurs spécialisés dans la cyber-sécurité. La semaine dernière, des sites électroniques fictifs se présentant comme des sites de l'AADL, ont proposé des opérations aux souscripteurs pour le choix des sites dans le cadre du programme location-vente 2013. Selon les premiers éléments de l'enquête, les auteurs avaient une intention criminelle puisqu'ils avaient demandé aux souscripteurs de mentionner le code d'inscription et le mot de passe. Les hackers ont signalé que le choix ne concerne que les souscripteurs de 11 wilayas dont la capitale.Ils sont près de 2000 souscripteurs à avoir été tentés, avant l'intervention des services de l'AADL. Contacté par nos soins, le responsable de la communication du ministère de l'Habitat, Mohamed Madani, a précisé que le communiqué publié par le ministère résume tout. Il a soutenu qu'il était largement diffusé et médiatisé, tout en réaffirmant que les souscripteurs seront informés par voie de communiqué sur le site officiel de l'AADL. Dans le communiqué, le ministère a appelé à la vigilance et a décliné toute responsabilité quant à ces sites qui abusent de la confiance des citoyens. Les hackers ont tenté de porter atteinte à la crédibilité du ministère de l'Habitat, et semer le doute chez les souscripteurs AADL qui attendent avec impatience l'ouverture de l'opération du choix des sites. Les enquêteurs sont à pied d'œuvre afin d'identifier les auteurs de cet acte « criminel ». Et de déterminer les tenants et les aboutissants de cette affaire. Pour rappel, en 2015, le ministère de l'Education a fait état de la publication de faux sujets des épreuves du baccalauréat sur facebook. Les auteurs ont été identifiés et arrêtés.L'ampleur de la cybercriminalitéLa cybercriminalité constitue une menace comme le terrorisme, selon la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui a constaté une évolution de 87% des affaires de criminalité numérique en 2015. L'Algérie a pris ses devants par la promulgation de nouvelles lois à l'instar de la loi 15-04 du 1er février 2015 portant sur les règles générales relatives à la certification et à la signature électroniques.des chiffres alarmantsLes services de la DGSN ont traité, durant l'année 2015, 640 affaires liées à la cybercriminalité, un nombre en progression de 67% par rapport à l'année 2014. Les atteintes au traitement automatisé de données viennent en tête des infractions traitées par les enquêteurs de la police soit 39 affaires enregistrées dont 13 ont été résolues, représentant un taux de 33%, contre 18 affaires enregistrées durant l'année 2014, soit une hausse de 21 affaires. Elles sont suivies par les menaces par e-mail avec 32 affaires dont 20 de résolues, soit un taux de 63%, contre 25 affaires enregistrées durant l'année 2014, soit une hausse de 7 affaires.Les mêmes services ont traité 24 affaires liées à l'escroquerie par internet dont 14 élucidées, soit un taux de 58%, contre 4 affaires enregistrées durant l'année 2014, soit une hausse de 20 affaires. Outre les 29 affaires de vol via le Net traitées par la police, des plaintes liées à la diffamation, aux insultes, injures et atteintes à la vie privée et à l'usurpation d'identité sur le net sont en cours de traitement. Les enquêtes se sont soldées par l'arrestation de 300 individus impliqués, dont des étudiants universitaires et des techniciens en informatique. Le directeur de la police judiciaire (DPJ), le contrôleur Ali Ferrag a mis en garde contre l'évolution de cette forme de criminalité qui touche notamment les données. En effet, les infractions les plus constatées sont liées au traitement automatisé des données.Mesures coercitivesPour ce faire, le commandement de la police a procédé à la formation des ses cadres. « Le rôle de la police est de contrôler, d'anticiper et de prévenir notamment dans les cas de pédophilie en ligne et les atteintes aux données. » Il est cependant fait état de la complexité des investigations notamment en ce qui concerne l'identification de l'auteur des actes criminels via le Net. Notre source fait savoir que la DGSN s'est dotée d'une quarantaine de brigades d'investigation en cybercriminalité. Ces brigades sont équipées de systèmes et moyens modernes utilisés dans les opérations de prévention et de lutte contre ce fléau. Le DPJ a mis l'accent sur l'importante de la prévention de cette forme de criminalité « afin de combattre le terrorisme, la corruption, le blanchiment d'argent et l'escroquerie », a-t-on soutenu. La législation algérienne s'est dotée d'un arsenal juridique depuis 2004, criminalisant ces pratiques. La loi de 2004 réprime toute forme d'intrusion, d'accès illégal et de suppression de données. La loi 2009 a élargi le champ d'action des enquêteurs de la police judiciaire à travers l'élargissement de l'extension de compétence territoriale.Cette loi autorise la surveillance électronique d'une personne impliquée dans une affaire. La loi sur la signature et la certification électroniques adoptée en 2015 vient renforcer cette législation. Elle vise notamment la sécurisation des données personnelles et des échanges électroniques. Ce cadre juridique permettra à nombre de secteurs d'adhérer à la e-gouvernance d'où la nécessité de le compléter par des textes portant sur la protection des données personnelles. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a plaidé pour la mise en place des moyens et mécanismes à même de juguler ce phénomène.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)