Les habits de l'assistanat

Maintenant, il serait peut-être utile de faire un bilan de l'aide accordée par l'Etat dans le cadre de l'emploi des jeunes. Il permettra d'avoir des indices utiles éclairants sur ses aspects positifs et négatifs pour éventuellement rendre plus performant son déroulement.Une multitude de commentaires, les uns tièdes, d'autres enveloppés de niaiseries ont accompagné son application sans qu'on n'en connaisse ses réels résultats.
On a relevé tour à tour des jeunes qui se sont prêtés à ce qui leur semblait un jeu d'enfants et qui faute de mieux ont puisé dans les banques pour ne se donner qu'une éphémère contenance pour être ensuite harcelés par les huissiers. D'autres s'en sont tirés à bon compte parce qu'ils disposaient d'un modique savoir-faire pour se fourvoyer dans le labyrinthe des commerces.
L'Etat n'a certes pas lésiné ni sur les efforts financiers accordés à la jeunesse ni sur les mesures d'accompagnement pour la réussite de cette importante opération. Mais les mesures d'accompagnement se sont limitées à la seule faisabilité des projets sans s'assurer des profils des jeunes qui se sont aventurés à porter les habits de chefs d'entreprises. Pour leur déveine, tous n'avaient pas prédit que le monde allait être happé par des crises multiformes et avaient une totale ignorance sur les méfaits de sa rotation.
On ne s'engage pas dans le féroce marché professionnel et de l'entrepreneuriat avec le seul désir de se caser pour se débarrasser du statut de chômeur en lui préférant celui de rentier.
La rigueur de la politique économique actuelle et la volonté affichée sans détour de nouer avec le pragmatisme imposé par la situation déplorable du monde recommandent avec force de s'éloigner de la culture de l'assistanat. Face au chômage des jeunes, et dans une ambiance de bouillonnement social dangereux, on a probablement mis la charrue avant les b?ufs. La formation professionnelle et l'enrichissement de la connaissance des jeunes pour les rendre aguerris et capables d'affronter le marché du travail ont été occultés.