Les habitants s'impatientent pour leur prise en charge sanitaire

La daïra de T'kout sortira-t-elle bientôt de son isolement sur le plan sanitaire 'Une question qui n'arrête pas de tarabuster les habitants de cette région située en pleine montagne et dépourvue depuis longtemps de tous débouchés pour sa jeunesse dont la moyenne de vie est en deçà de la moyenne nationale. N'ayant, en dehors d'une agriculture vivrière, que la taille de pierre, avec les conséquences que l'on connaît (silicose), pour seule ressource de vie, cette jeunesse semble résignée face au piège fatale et accepte de mourir à 30 ans. La dernière sortie du wali dans la région a été l'occasion inespérée offerte à ces jeunes pour exposer leurs préoccupations. Le geste du wali consistant à écouter leurs complaintes a eu son effet, du moins psychologique, d'autant plus que le surlendemain le directeur de la santé et de la population (DSP) a été dépêché sur place et a organisé une réunion avec les concernés. Ces derniers ont étalé sur la table tous leurs soucis et, faut-il le dire, ils n'en manquent pas.Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'ils n'ont pas lésiné sur leurs exigences ; une plateforme qui n'a rien négligé : ambulances, pneumologues, rhumatologues, radiologues, polyclinique moderne, maternité en passant bien sûr par le personnel (chauffeur, femmes de ménage) et enfin l'accélération des travaux de réalisation de l'hôpital prévu pour la fin de l'année 2014. Le DSP, toute complaisance mise à part, nous a fait part de son point de vue : «J'ai bien écouté et enregistré ce que les citoyens attendent de nous mais tout cela ne peut se faire à court terme.» Une position courageuse qui n'est entachée d'aucune démagogie tant la tâche est ardue. A son installation à la tête de la santé de la wilaya, le DSP a hérité d'un secteur qui, pour le moins qu'on puisse dire, avait l'aspect d'un véritable capharnaüm et ce, déjà au CHU, alors que dire des contrées plus ou moins éloignées du chef-lieu de wilaya !Pour le moment, la direction du secteur en est encore au stade du diagnostic de l'état des lieux. Seulement, l'impatience des habitants d'une région telle que T'kout est à prendre en considération tant les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur de la santé les ont oubliés. Une maternité est la moindre des structures à mettre en place ; elle n'est aucunement un luxe, même si parmi les revendications, certaines représentent de simples caprices. La silicose n'arrête pas de terrasser des jeunes à la fleur de l'âge. Des malades, en pleine crise pour se déplacer jusqu'à Arris, l'hôpital le plus proche, ont besoin de bouteilles d'oxygène et aussi d'ambulance. Or, selon les déclarations de membres d'association, la seule ambulance disponible à T'kout date de 2004 et elle serait souvent utilisée à d'autres fins. A cet effet ,le DSP nous dira que ses services s'attellent d'ici un trimestre à doter la daïra de nouvelles ambulances.Par ailleurs, le responsable du secteur de la santé compte sur l'ouverture d'un nouveau service de pneumo-phtisiologie au sein de l'hôpital de Arris et qui aura pour tâche, entre autre, d'organiser deux consultations spécialisées chaque semaine et éviter ainsi aux malades de se déplacer. En plus de l'hôpital, il est prévu la réalisation d'un centre de dépistage de la silicose au sein du CHU pour mettre fin, nous expliquera-t-il « au chant des sirènes » faisant allusion à certains charlatans qui préconisent aux malades atteints de silicose d'aller subir des lavages de poumons en Tunisie.