Algérie

Les habitants lassés de leur isolement



Excédés par tant d'années d'attente pour voir les travaux de la route desservant leurs localités s'achever, des habitants de la commune d'Erraguène-Souici, à l'extrême sud-ouest de Jijel, sont passés à l'action radicale, en procédant à la fermeture de l'APC. Durant quatre jours, cette dernière est restée bloquée par des citoyens, venus des localités enclavées, plus au sud, pour protester contre le retard mis dans la réalisation de la route qu'ils ne cessent d'attendre depuis plusieurs années. Selon des sources locales, ce projet aurait pu être livré au plus tard au début de ce mois de juillet, mais, encore une fois, il a été renvoyé à une date non précisée. Si les protestataires mettent en cause l'entreprise réalisatrice dans ce retard, il n'en reste pas moins que ces derniers n'ont pas trouvé d'autres solutions pour dénoncer leur état d'isolement, qui perdure depuis les années du terrorisme, que d'aller bloquer le siège de l'instance communale.Par cette action, ils comptent faire entendre leur voix pour accélérer les travaux de cette route, seul espoir pour eux de briser cet isolement qui leur colle à la peau telle une fatalité. C'est ce qu'ils ne cessent de clamer à longueur de temps dans une région enclavée aux pieds des monts Babors, de surcroît connue par son relief montagneux accidenté. Pour rappel, la route en question n'est autre qu'un chemin communal reliant le chef-lieu de la commune d'Erraguène à la localité de Krarta, en passant par El-Marsa, Aïn Lebna, ainsi que d'autres hameaux, dont le projet de réhabilitation a été inscrit en 2011. Les travaux ont été lancés en 2013, mais l'espoir des habitants a été de courte durée, puisque quelque temps plus tard tout s'est arrêté par abandon du projet.
Entre les procédures de résiliation du contrat et la signature d'un autre, le temps est passé et jamais ce projet n'a été achevé, laissant les habitants livrés à leur propre désarroi. Depuis, la situation n'a guère évolué et le projet de l'espoir de plusieurs localités de cette commune, ayant souffert des affres du terrorisme et de l'exil, n'a jamais vu le jour. C'est dire que c'est dans ce même contexte de retard et d'improvisation que plusieurs autres opérations de désenclavement sont lancées à Jijel. C'est justement le cas du CW137 B reliant la RN43, à Ziama Mansouriah, à la commune d'Erraguène, sur une trentaine de kilomètres, qui n'a été achevé qu'après de longues années de travaux et d'attente. Ni les remontrances des différents walis qui se sont déplacés sur les lieux ni leur mise en garde n'ont eu d'effet sur le déroulement des travaux, restés l'otage des mêmes reflexes qui accompagnent la réalisation de ce genre de projets, inscrits dans le but de désenclaver des populations entières.
Amor Z.


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