Algérie

Les habitants de Sidi Bouali réclament un meilleur cadre de vie



Si les gens n'ont pas quitté les lieux, c'est qu'ils aiment cette terre nourricière. Les familles qui ont regagné leur terre arable gardent espoir qu'un jour les responsables au niveau central daigneront leur prêter attention.En dépit des efforts menés par l'Etat, les villageois du douar Sidi Bouali (wilaya de Relizane) ne veulent pas y retourner en raison des manques en tous genres. Dans les années 90, la plupart des villageois ont fui les hordes islamistes qui n'épargnaient personne, notamment dans les zones reculées, totalement insécurisées.
À Souk El-Had et Had Chekala, des villages ont connu durant la décennie noire un exode rural massif de villageois, qui se sont installés anarchiquement au centre-ville. Des programmes de développement local lancés par l'Etat, à l'instar de ceux liés au développement rural intégré (PPDRI), n'ont pas apporté les résultats escomptés.
Ces plans sont quasiment à l'arrêt, alors que d'autres ne sont toujours pas lancés dans plusieurs localités. Au sud-est de la wilaya de Relizane et aux limites territoriales avec la wilaya de Tiaret, blotti au pied de l'Ouarsenis, se trouve le village de Sidi Bouali (commune de Had Chekala), une frange de celle plus grande et son point de chute, douar Sidi Bouali.
Pour parvenir dans cette contrée montagneuse que traverse l'oued R'hiou, il faudrait d'abord parcourir plus de cent kilomètres à partir de Relizane, monter les tortueuses collines et prendre un chemin sinueux et escarpé qui descend aux abords de l'oued et de la source dont s'abreuvent les gens qui habitent les douars. Là, le terrorisme a fait des dégâts, beaucoup de dégâts, et avec lui un départ presque massif des autochtones qui le peuplaient. Notre visite sur les lieux ne fut pas une sinécure.
Une méfiance qui ne semble troubler en rien la quiétude des vieux qui continuent vaille que vaille d'habiter ces régions perdues dans une nature à vous couper le souffle. "Ici, on ne manque de rien, sauf ce chemin dégradé de sept kilomètres", diront unanimes Hadj Ahmed du douar Sidi Bouali. L'habitat rural a fait pourtant son apparition, mais que faire quand il n'y a pas une route ' Et que dire des urgences et des déplacements vers la ville puisqu'aucun moyen de transport ni véhicule ne pointe dans les parages.
Grâce à une culture vivrière, les gens arrivent à subsister mais ont perdu espoir depuis que les promesses faites par certains responsables n'ont pas été concrétisées. Sur les flancs de montagne, il y a pourtant plusieurs espèces d'arbres fruitiers qui nourrissent. Avec le visiteur d'un jour que nous sommes, on partage volontiers une bonne galette d'orge et un bon café.
Une hospitalité légendaire. Ces gens-là ont pourtant besoin qu'on les aide, sinon à quoi sert de parler de renouveau rural si le minimum n'existe pas ' Ici, on vit comme aux temps immémoriaux. Si les gens n'ont pas quitté les lieux, c'est qu'ils aiment cette terre nourricière. Les familles qui ont regagné leur terre arable gardent espoir qu'un jour les responsables au niveau central daigneront leur prêter attention.

E. Yacine


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)