Les anciens occupants de Haï Staïfi Ouled Allal, dans la commune de Sidi Moussa, veulent retrouver leurs terres.Contraints de quitter leur quartier après la démolition de leurs habitations dans le cadre d'une opération de lutte antiterroriste, au milieu des années 1990, les résidants pressent les autorités de la wilaya pour permettre leur retour rapide.
Les déplacés ont souffert ces dernières années, obligés qu'ils étaient de louer au prix fort. «Des gens, qui avaient des villas, étaient contraints de louer. Ils n'ont même pas pu s'inscrire dans les programmes sociaux ou autres. Certains sont morts sans voir leur rêve se réaliser», s'indigne Kader, un des membres du comité mis en place par la population.
Les opérations de déblaiement des gravats des habitations complètement achevées, les résidants, quelque 300 dans cette partie de la commune de la périphérie d'Alger, réclament d'abord leur régularisation. «Nous avons depuis quelques années déposé des dossiers au niveau du cadastre pour obtenir un titre de propriété en bonne et due forme. Nous attendons toujours», signale le sexagénaire, qui précise que ses parents ont acquis la parcelle de terrain durant les années 1970 «par simple papier timbré».
Viabilisation absente
Des occupants ont été surpris par d'«indus propriétaires», qui les ont poursuivis en justice. «La justice a fini par nous donner gain de cause. Donc, du point de vue de la loi, nous sommes les occupants légaux», poursuit notre interlocuteur. Si trois propriétaires ont déjà pu occuper leurs parcelles et y construire leurs habitations, ce n'est pas le cas du reste des résidants du haï.
Concernant le problème de la légalisation de leurs papiers, un souci se pose aux protestataires : la viabilisation du site qui longe
l'oued de Sidi Moussa. «Il y a juste trois propriétaires qui ont pu revenir. Les gens attendent, en plus de leurs papiers, la viabilisation de leur site abandonné. Il n'y a ni eau, ni électricité, ni gaz de ville. Les autorités de la wilaya, qui ont injecté des commodités partout dans des quartiers de la commune de Sidi Moussa ne s'intéressent étrangement pas à cette partie de la ville. Qu'ils disent qu'ils ne peuvent pas le faire, les gens s'en chargeront eux-mêmes», s'offusque notre interlocuteur, qui rappelle que les autorités les ont contraints de payer une partie des opérations de déblaiement.
Les autorités de la wilaya déléguée de Baraki ont annoncé en 2006 à maintes reprises le retour des «déplacés».
L'ancien wali délégué, M. Lebka, actuellement wali de Mascara, a signalé dans une déclaration à El Watan que les habitants de Oued Allal, qui ont vu leurs 825 habitations détruites, retourneront chez eux «dans les meilleurs délais». «L'Etat y tient. La décision a été prise après mon installation, il y a trois ans, d'injecter des investissements lourds dans cette région. Les services de la circonscription administrative appréhendent la bidonvillisation, à terme, de cette localité.
Seule solution trouvée : des procédures ont été engagées avec l'Agerfa pour permettre aux déplacés d'avoir leurs permis», signale l'ancien wali délégué. Une opération de viabilisation de l'espace est annoncée pour cette date.
Le wali a annoncé des travaux d'aménagement extérieur du site (El Watan, 15 août 2006). Nos tentatives pour faire réagir les services de la wilaya et de l'APC actuels sont restées vaines.
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Posté Le : 21/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com