Algérie

Les habitants d'Ouled Bellil et de Ben Haroun s'insurgent


Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la wilaya de Bouira avant-hier soir et les dégâts matériels qu'elles ont occasionnés, ont fait sortir les habitants des bidonvilles d'Ouled Bellil et de Ben Haroun, situés dans les commue de Bouira et de Djabahia. C'est là leur façon de s'insurger contre le "laisser-aller" des pouvoirs publics en matière d'aménagement et d'exiger des solutions "concrètes".Ainsi, des dizaines de citoyens de la localité d'Ouled Bellil, située à la sortie est de la ville de Bouira, ont fermé, hier, le CW127 reliant leur localité à la commune d'El-Hachimia, dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur d'innombrables carences qui affectent leur bidonville. C'est en utilisant des blocs de pierre, des troncs d'arbre et autres pneus enflammés, que ces citoyens ont érigé des barrages pour exprimer leur colère.
"Nous exigeons en priorité le gabionnage des rives de l'oued Dhous qui menace de nous engloutir à la moindre ondée", ont-ils fait savoir. Selon les protestataires, avec les gros orages de samedi, plusieurs maisons ont été inondées. "Nous nous sommes déplacés à la wilaya, mais personne ne s'est soucié de notre sort", affirment-ils.
Il est vrai qu'avant leur action de rue, ces citoyens se sont déplacés au siège de la wilaya dans le but d'être reçus par les responsables, mais ils ont été priés de rebrousser chemin. Selon les protestataires, les services municipaux relevant de la commune de Bouira, ont été, à maintes reprises, saisis afin de procéder au gabionnage des rives de l'oued Dhous.
En vain. Il est vrai que l'état de ce bidonville laisse à désirer. Nids-de-poule, crevasses et autres trous béants sont le lot quotidien des citoyens. À la question de savoir pourquoi ils ont construit sur le lit d'un oued tout en sachant les risques qu'ils courent, les familles rencontrées ont une réponse toute trouvée : "Si nous avions où aller, nous n'aurions pas construit ici."
Par ailleurs, les habitants de l'ancien camp de regroupement datant de l'ère coloniale, situé dans la localité de Ben Haroun, dans la commune de Djebahia (ouest de Bouira), ont fermé le siège de l'APC pour exiger leur recasement et crier leur désarroi face à la détérioration qui affecte leur localité, perchée à plus de 800 mètres d'altitude.
Selon les manifestants, leurs habitations de fortune, datant des années 1940, menacent ruine à tout instant sous le regard indifférent des autorités locales. Il faut préciser que ce camp est au c?ur d'un imbroglio judiciaire opposant les propriétaires des terrains et la municipalité, laquelle avait décidé en 2013 de raser ce camp pour y construire des logements dans le cadre du programme de la résorption de l'habitat précaire (RHP).
Depuis, l'affaire est devant les tribunaux et les habitants du camp sont pris en otage. Ils ne peuvent ni démolir leurs taudis ni prétendre au RHP. Entre-temps, ils vivent dans la précarité la plus absolue et sont exposés à tous les dangers.

RAMDANE BOURAHLA
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