Algérie

Les habitants d'Ezzaouia s'en remettent aux autorités



Contraints de se déplacer jusqu'au chef-lieu de la commune d'In Salah pour accéder aux soins, même pour des petits problèmes de santé, les habitants du village d'Ezzaouia exigent une meilleure prise en charge sanitaire.En dénonçant "l'exclusion" dont ils se disent victimes, les villageois s'en remettent au wali de Tamanrasset et l'invitent à se rendre dans cette localité oubliée où l'unique centre de soins se trouve enseveli sous les dunes de sable.
La situation de cette infrastructure sanitaire, à l'abandon depuis des lustres, illustre parfaitement les défaillances des autorités dans cette wilaya déléguée qui, de surcroît, manque de beaucoup de moyens en matière de couverture sanitaire.
"Ce n'est pas seulement les cas urgents qui sont transférés vers l'EPH d'In Salah, puisque même les malades nécessitant des petits pansements ou encore des injections contre d'éventuelles envenimations scorpioniques y sont pris en charge depuis la fermeture de notre centre de soins", s'indigne un villageois qui a fait état de plus de 200 cas de morsure de scorpion durant l'année en cours.
Aux yeux des autorités, ce village dépourvu de toutes les commodités de vie n'a pas été intégré dans le classement des zones d'ombre devant bénéficier d'une attention prioritaire pour leur développement.
Ce qui n'est pas sans susciter colère et mécontentement chez ses habitants qui, faut-il le signaler par ailleurs, logent dans des maisons décrépites et sérieusement fragilisées par le poids des années. Des habitations qui risquent d'être ensevelies sous les dunes, eu égard à l'avancée de sable dans cette région.
Dans une déclaration à la presse qui sonne comme un cri de détresse, le représentant dudit village dit avoir saisi toutes les autorités locales, en vain. "La situation des lieux se dégrade de jour en jour avec l'avancée préoccupante des dunes de sable qui ont déjà enseveli le centre de soins et plusieurs maisons", lance-t-il.
Ces oubliés de "la nouvelle République" interpellent le wali de Tamanrasset, Mustapha Guerriche, pour leur venir en aide avant que d'autres malheurs ne surviennent. Le wali délégué d'In Salah et le P/APC de cette même municipalité sont à leur tour invités à se rendre sur les lieux pour tenter de contenir la colère des habitants qui en ont gros sur le c?ur et évoluent dans des conditions lamentables.
L'urgence, estiment les habitants d'Ezzaouia, est de lancer une vaste opération de désensablement du village et d'inscrire des projets de réalisation d'un centre de soins digne de ce nom ainsi qu'un bureau de poste en mesure d'éviter aux villageois d'effectuer de longs déplacements en cette période de crise sanitaire marquée par des restrictions de transport.
À en croire notre interlocuteur, aucune des opérations de développement lancées par l'APC dans le cadre de son programme communal "n'a profité à Ezzaouia".
"Ce n'est pas vrai", rétorque le P/APC d'In Salah, Abdelkader Taïbi, précisant que le village en question a eu sa part de développement, eu égard au nombre de projets réalisés.
"La localité ne peut aucunement être considérée comme zone d'ombre puisqu'elle est raccordée aux réseaux d'assainissement, d'Aep, d'électricité, de gaz naturel et de la téléphonie mobile depuis des années.
Elle a bénéficié de plusieurs infrastructures de base, dont un stade de proximité, une école primaire et une salle de soins qui s'est vue allouer une enveloppe de 4 milliards de centimes, a été récemment octroyée et l'entreprise désignée", indique M. Taïbi, ajoutant qu'une opération portant revêtement de 2 km de route a été récemment lancée à Ezzaouia.

RABAH KARECHE


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