Les habitants d'El-Hamri manifestent pour leur relogement L'effet boule de neige de la contestation à Oran

La réaction des habitants d'El-Hamri, où le nombre de bâtisses menaçant ruine est très important, a été provoquée par la rumeur annonçant le relogement prioritaire des habitants de Derb, suite à une rencontre entre leurs délégués et les responsables de la wilaya.
Le phénomène de la contagion de la protestation de rue vient de connaître un nouvel épisode à Oran, où les habitants du quartier d'El-Hamri se sont manifestés en investissant la rue, hier en fin de matinée.
Ainsi, après les habitants de Derb qui, 4 jours durant, ont totalement bloqué la place du 1er-Novembre, voilà que les mal-logés d'El-Hamri se rappellent au bon souvenir des décideurs locaux en sortant à leur tour dans la rue. Ils étaient ainsi près d'une centaine à se regrouper aux abords des principaux axes jouxtant ce quartier populeux, avec la ferme intention de marcher vers le centre-ville. Une vive tension était perceptible au fur et à mesure que les attroupements grossissaient avec, en tête, des femmes et des enfants, très jeunes parfois.
Contrairement à ce qui s'est passé à la place du 1er-Novembre, un important dispositif sécuritaire a été très rapidement mis en place pour bloquer tout le quartier et étouffer, ainsi, toute velléité de protester.
La réaction des habitants d'El-Hamri, où le nombre de bâtisses menaçant ruine, est très important, a été provoquée par la rumeur annonçant le relogement prioritaire des habitants de Derb, suite à une rencontre entre leurs délégués et les responsables de la wilaya.
Une promesse, où plutôt un engagement, qui leur avait été déjà donné il y a plusieurs mois, notamment au lendemain de manifestations ayant eu lieu, après la mort de toute une famille de ce quartier. La question du vieux bâti et du relogement de milliers de familles est en passe de devenir une poudrière à Oran, qui compte plus de 1 300 logements sociaux à distribuer dans l'immédiat. Les promesses et les tentatives de reporter l'échéance de la distribution de ce quota ont exacerbé les populations, qui pointent du doigt l'ensemble des responsables dans la faillite de la gestion du logement.
Par ailleurs, le wali d'Oran, face à la montée des tensions, a choisi de dénoncer ce qu'il qualifie comme des manigances et des manipulations émanant de certains élus locaux préparant des échéances politiques.
Des propos qu'il a tenus publiquement lors de la dernière session de l'APW, mais il n'en demeure pas moins que le malaise social est très profond dans la ville d'Oran qui s'enfonce davantage dans un climat tendu.
D. LOUKIL