Algérie

Les habitants attendent l'éradication de leur bidonville



Près de 300 familles de la cité Ali-El-Aourassi, connue sous le nom de camp de concentration, de la commune de Bazer Sakhra, relevant de la daïra d'El-Eulma, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Sétif, attendent sur des charbons ardents un geste fort des autorités locales, qui ont plusieurs fois promis d'éradiquer le camp.En effet, les habitants de ladite cité ont plusieurs fois interpellé les autorités pour se pencher sur leur problème et mettre fin au calvaire qu'ils endurent depuis 1958. Des représentants de plus de 1 000 habitants ont, dans une correspondance remise à Liberté, indiqué que leur cité doit être classée comme zone d'ombre.
"C'est une cité qui date de l'ère coloniale. Moi, personnellement, je suis né dans cette cité et mes enfants aussi. Mon père est décédé cela fait plusieurs années, sans pour autant voir son rêve de quitter ce camp qui lui fait rappeler les affres du colonialisme se réaliser", affirme un des protestataires.
Et d'ajouter : "Nous demandons au wali de Sétif d'organiser une visite sur les lieux pour constater de visu la situation catastrophique dans laquelle vivotent pas moins de mille personnes."
Les représentants des protestataires ont souligné qu'il est impératif d'éradiquer totalement ce camp, devenu avec le temps un véritable bidonville, à cinq kilomètres du chef-lieu de la daïra d'El-Eulma, une des plus grandes cités commerciales du pays.
Un autre habitant a indiqué à Liberté que le wali de Sétif, Mohamed Belkateb, qui a déjà promis de raser le camp, a, lors d'une visite de travail effectuée au mois de février passé au niveau de la commune, promis aux habitants de revenir. Des promesses qui sont restées vaines."Cela fait dix mois que nous attendons une visite des autorités pour nous annoncer l'éradication de cette cité qui n'honore guère la wilaya.
L'année 2020 tire à sa fin et nous n'avons rien vu venir", se lamente un autre habitant de la cité. Le président de l'association de la cité, Samir Douadi, a, par ailleurs, souligné que ladite cité est devenue un véritable camp de maux sociaux et psychologiques. "Nous demandons aux autorités locales de mettre fin à notre problème qui a fait souffrir plusieurs générations.
Nous ne demandons qu'un toit où nous pouvons vivre dans des conditions décentes et avec dignité", lâche le représentant des habitants de la cité. Pis encore, les habitants indiquent qu'outre les maux sociaux précités, la précarité des logements, dont certains sont en amiante, constitue un véritable danger quant à la sécurité et à la santé de leurs occupants.
De son côté, le président de l'APC, Bouzid Moumeni, a soutenu ses concitoyens en indiquant que son assemblée a préparé un dossier qui a été remis aux autorités compétentes.
Mieux encore, le maire a annoncé que l'assiette foncière qui devrait abriter un éventuel projet, voire la réalisation de logements pour la résorption des habitations précaires de la cité Ali-El-Aourassi, dont la liste a été préparée auparavant, existe déjà.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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