Algérie

Les guerres horizontales



Il y a 3000 ans, les Egyptiens construisaient des pyramides tout en déployant leur armée sur la frontière est de l'empire pour affronter les turbulentes tribus lybico-berbères. Aujourd'hui, les Egyptiens ne construisent plus grand-chose mais accueillent les voisins pacifiés de l'Est avec une violence déconcertante. Au niveau footballistique, on aurait préféré qu'ils montrent ce qu'ils savent faire avec un ballon plutôt qu'avec des pierres, fussent-elles les ruines d'un passé grandiose révolu. Au niveau géostratégique, on aurait aussi préféré que les Egyptiens lancent des pierres sur leurs voisins israéliens de l'Ouest, comme le font les Palestiniens démunis. Mais l'histoire est comme ça, il est plus facile de s'en prendre au bus d'un pays officiellement frère qu'à un soldat de l'armée sioniste. Il y a des jours comme ça où il ne fait pas bon être Algérien en Egypte, Egyptien en Algérie ou Arabe en Arabie. Sauf que l'Egypte officielle se serait excusée, il y aurait pu y avoir amnistie générale et réconciliation dans la grande vision du président algérien. Mais non seulement elle ne l'a pas fait, mais elle est allée plus loin, les médias égyptiens gouvernementaux ayant accusé les joueurs algériens d'avoir monté tout seuls l'affaire dans un genre de qui-tue-qui du football.Venant d'Al Ahram, le quotidien le plus prestigieux d'Egypte, il y a de quoi être déçu et par l'Egypte et par tous les médias qui ont allumé le feu, chauffé la marmite pour finir par de la désinformation. Seule victoire pour les sportifs pacifistes, le match aura quand même lieu. Pour les dirigeants Bouteflika et Moubarak par contre, l'enjeu du match n'est plus la qualification à la Coupe du monde. Régents despotes mal assis sur des tajines bouillants, celui des deux raïs qui perdra est celui qui aura une grosse émeute dans sa capitale quelques minutes après le coup de sifflet final.


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