Algérie

"Les groupes terroristes seront combattus"



L'armée syrienne va poursuivre les combats contre les groupes terroristesAssiégée depuis deux ans, la population paie le prix des provocations d'Al Nosra et de Jaïch al Islam qui, sans arrêt, tirent des obus sur Damas et profitent de la riposte de l'aviation syrienne, ameutant les ONG et la coalition internationale pour qu'elles volent à leur secours.
Après quatre jours d'intenses tractations et de surenchères plus ou moins dramatiques, un accord a finalement été conclu entre tous les membres du Conseil de sécurité de l'ONU pour l'adoption de la résolution présentée par la Suède et le Koweït demandant un cessez-le-feu humanitaire dans la Ghouta orientale en Syrie. Une fois de plus, on observe que le droit international est dicté et régi par les puissances occidentales même si la Russie a obtenu les «garanties» exigées, notamment de la part des Etats-Unis, en ce qui concerne le respect de la trêve par les groupes extrémistes présents dans la Ghouta, à savoir Fateh al cham, alias Al Nosra, Jaïch al Islam et Faylak al Rahman. Bien évidemment, ces préalables à l'adoption de la résolution n'ont guère été évoqués par les agences occidentales qui se sont contentées d'insister sur les «exigences» de leurs capitales respectives. En fait, les tractations remontent au début du mois courant, après que de nombreuses ONG eurent réclamé une trêve nécessaire à l'acheminement d'une aide humanitaire et à l'évacuation des blessés de l'enclave rebelle. Les quelque 400.000 habitants de la Ghouta sont pris en otage par les groupes extrémistes qui refusent catégoriquement de déposer les armes et d'être transférés à Idlib, comme ce fut le cas durant la bataille d'Alep.
Assiégée depuis plus de deux ans, la population paie le prix des provocations d'Al Nosra et de Jaïch al Islam qui, régulièrement, tirent des obus sur Damas et tirent ainsi profit de la riposte de l'aviation syrienne, en ameutant les ONG et les pays membres de la coalition internationale pour qu'ils volent à leur secours. C'est d'ailleurs cette exigence première de la Russie, explicitée vendredi dernier par Sergueï Lavrov, que ces parrains de Al Nosra et Jaïch al Islam garantissent le respect de la résolution onusienne qui a constitué durant deux jours la pierre d'achoppement des négociations, nonobstant d'autres conditions préalables. Comme aussi le fait que Moscou ait qualifié ladite résolution d' «irréalisable», compte tenu de l'expérience sur le terrain militaire où des constats ont été maintes fois établis quant à la volonté des groupes terroristes de piétiner chaque accord rien que pour sonner l'hallali contre le régime syrien n'augure pas d'un réel progrès comme le laissent entendre les pays membres de la coalition internationale. Ces derniers, hâtivement, parlent déjà de faire fructifier la résolution sur la trêve en enclenchant sans tarder un processus de solution politique globale dans un conflit qui remonte à 2011 et qui a donné lieu à une crucifixion du peuple syrien par des intérêts aussi disparates que féroces.
L'initiative du Koweït, en sa qualité de président en exercice du Conseil de sécurité - et de la Suède aura mis en scène tous les acteurs du conflit avec leurs visées et leurs motivations. Reste maintenant le plus dur, qui consiste à appliquer concrètement le texte et pour cela, l'optimisme n'est pas de circonstance. On s'en est rendu compte jeudi dernier lorsque le vote a été reporté, une, puis deux puis trois fois de suite, pour n'être conclu positivement que dans la nuit de samedi à dimanche.
Hier, on apprenait que des affrontements ont toujours lieu entre l'armée syrienne et Jaïch al Islam, dans le sud de la Ghouta, alors que l'Iran, grand allié du régime syrien, a écarté tout gel de l'offensive contre les groupes «terroristes», au lendemain du vote de la résolution sur un cessez-le-feu. «Comme l'indique (la résolution), des zones de la périphérie de Damas qui sont aux mains de (groupes) terroristes ne sont pas concernées par le cessez-le-feu et les offensives et le nettoyage de l'armée syrienne va se poursuivre», a déclaré le chef d'état-major de l'armée, le général Mohammad Bagheri, cité par l'agence officielle Irna. Et pour cause! Malgré les pressions et les campagnes violentes contre la Russie, sommée par l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, de montrer si elle «a du coeur», il aura fallu des heures et des heures de tergiversations pour que le texte suédois et koweïtien soit voté à l'unanimité. Une unanimité fondée sur le fait que le Conseil de sécurité se limite à «réclamer» une trêve «sans délai», ce qui n'influe en rien sur la poursuite des combats entre l'armée syrienne et les forces alliées, d'une part, et les groupes soi-disant jihadistes, d'autre part. Autant dire que les interprétations de la résolution peuvent être larges et circonstanciées, comme l'a souligné le général Bagheri. Réagissant aux sollicitations de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Emmanuel Macron, le président russe Vladimir Poutine dont on imagine qu'il a suivi attentivement le déroulement des débats au Conseil de sécurité avant d'infléchir la position de son pays, a convenu de «la poursuite des efforts communs» dans la mise en oeuvre de la résolution sur la trêve et, bon prince, il a également souscrit à un «échange d'informations» sur la situation en Syrie. Des informations qui seront diversement interprétées, les trois pays n'ayant pas, c'est le moins qu'on puisse dire, les mêmes approches ni les mêmes intérêts dans un pays où le terrorisme a prospéré depuis 2011 avant d'être acculé dans ses ultimes retranchements.


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