Algérie

Les grévistes menacent de sortir dans la rue



Les grévistes menacent de sortir dans la rue
Les 300 travailleurs de l'entreprise Orfee, ex-BCR de Bordj Ménaïel, leader national dans la fabrication et la commercialisation de la coutellerie et de la robinetterie, sont en grève depuis plus de deux semaines, sans qu'une solution soit trouvée à leurs doléances. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les travailleurs menacent de sortir dans la rue pour se faire entendre. "Malgré notre intervention pour les calmer, les travailleurs de l'entreprise sont déterminés à occuper la rue pour arracher leurs droits", affirme le syndicat dans le document. Les travailleurs et leur syndicat revendiquent, entre autres, la signature d'une convention collective, le déblocage de la quote-part des ?uvres sociales, la titularisation des travailleurs CDD et l'attribution de l'indemnité liée au bénéfice. Les négociations entamées il y a quelques jours par la Fédération de la mécanique et l'union de wilaya UGTA de Boumerdès pour mettre fin à cette grève, qui a causé un préjudice estimé par le syndicat à plus de 60 millions de dinars à l'entreprise, n'ont pas abouti."Les promesses données par la direction aux travailleurs lors de la dernière réunion en date du 8 mai 2017 n'ont pas été tenues", affirment les syndicalistes qui précisent que "le procès-verbal de la réunion sanctionnant cette rencontre ne prend pas en considération nos revendications, notamment en ce qui concerne le point lié à la quote-part des ?uvres sociales. En ignorant nos doléances, la direction générale de l'entreprise veut mener l'entreprise à la ruine".Le syndicat, soutenu par la Fédération de la mécanique, rejette la responsabilité de l'échec des négociations sur le P-DG de l'entreprise qui, selon eux, "s'entête à refuser aux travailleurs leurs droits à disposer d'une convention collective prévue par la loi 90/11 et tous les textes en vigueur". Le syndicat évoque, également, le cas des 122 travailleurs à confirmer dans leur poste de travail comme il dénonce "l'abus d'autorité du P-DG du groupe" lui reprochant d'être "à l'origine de l'instabilité que traverse la filiale actuellement". Par ailleurs, et dans une lettre adressée au président du groupe, le syndicat d'entreprise a tenu à dénoncer "le comportement irresponsable du P-DG et nous lui imputons totalement les pertes et les préjudices subis par l'entreprise sans parler du climat délétère instauré au sein de l'entreprise et qui risque de peser lourd sur le devenir de la filiale". Pour M. Benmouloud, SG du syndicat de la Fédération de la mécanique, "en refusant de s'engager par écrit sur la plateforme de revendications des travailleurs, le P-DG est entièrement responsable de cette situation qui touche une entreprise publique considérée comme un fleuron national". Contacté par nos soins, le P-DG du groupe, M. Halimi, installé à Sétif, a rejeté les accusations et les propos des syndicalistes estimant que "l'entreprise ne peut pas transgresser la loi en donnant plus de 2% de quote-part revenant aux ?uvres sociales alors que la dette des ?uvres sociales est déjà estimée à 19 millions de dinars, le syndicat nous demande des avances sur la prime du mouton, sur la prime de scolarité, une avance pour le 1er Mai, nous ne pouvons pas augmenter l'endettement". Sur la convention collective, il précise que les travailleurs demandent une convention "spécifique" et le problème a été posé à l'inspection du travail par le syndicat qui attend une réponse.Concernant l'indemnité d'encouragement, il affirme que celle-ci est habituellement attribuée au mois de juin et non au mois de mai. "Pour les autres points, la direction générale a donné son accord pour les satisfaire, mais nous ne pouvons mettre l'entreprise en difficulté, celle-ci a déjà enregistré plus de 28 millions de dinars de préjudice financier à cause de cette grève." Le P-DG se dit disposé à dialoguer encore avec le syndicat pour éviter à l'entreprise d'autres préjudices.M. T.


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