Algérie

Les grévistes dans un état critique



Dans l'établissement paralysé et dépeuplé par les débrayages simultanés des étudiants et du personnel, rien n'indique la gravité de la situation. A peine quelques banderoles et affiches accrochées çà et là sur le portail ou encore sur le vitres de l'administration. Les placards reprennent à  leur compte le «Dégage !» laissé à  la postérité par les révolutionnaires tunisiens.
Pourtant, c'est dans l'administration générale de l'ENSTP qu'est tenu le piquet de grève. Dans le hall, les grévistes, des pères de famille âgés de 37 à  47 ans, sont étendus sur des matelas posés à  même le sol. L'on ne distingue des couvertures que des visages émaciés. L'ambiance est tendue, lourde d'inquiétude et d'anxiété. Les yeux mi-clos, les joues blêmes parcourues par une barbe de quelques jours, Saïd, 38 ans, arrive à  peine à  soulever la tête. Et encore moins à  parler. Il parvient à  peine à  marmonner des salutations. En grève de la faim depuis le 20 février dernier, soit une semaine, les cinq membres du bureau du Snapap vont de mal en pis. «Leur état de santé ne cesse d'empirer. Les évacuations en ambulance et les hospitalisations sont d'ailleurs devenues quasi quotidiennes», s'alarme l'un de leurs collègues. «Ils ont été mis sous perfusion et, une fois leur état stationnaire, ils ont été renvoyés ici», raconte l'une des représentantes de la section syndicale.
Ils ne sont cependant pas à  bout de forces physiques uniquement. Leur mental et leur moral lâchent aussi. «Djelloul, 47 ans, fait, depuis qu'il a entamé sa grève de la faim, une dépression nerveuse», s'inquiète-t-elle. «La genèse de ce mouvement de protestation remonte au mois d'octobre 2010, lorsque le directeur de l'ENSTP a refusé de reconnaître les activités syndicales de notre section, et ce, malgré la conformité des démarches. Depuis, tout est fait pour nous casser et nous faire taire», relate la syndicaliste. «Et ce, en faisant fi de la vie des employés», poursuit-elle en désignant du menton les couvertures. Car la direction semble faire la sourde oreille aux revendications des grévistes. «Les responsables passent tous les matins dans ce hall.
C'est à  peine s'ils jettent un regard à  ceux qui sont allongés par terre, agonisant pour plus de dignité», accusent les travailleurs. «Nous avons maintes fois sollicité le ministère de tutelle, la direction de la Fonction publique ainsi que l'inspection du travail. Mais nous n'avons, jusqu'à l'heure actuelle, eu aucun écho de ces requêtes», poursuivent-ils. Et la situation risque d'empirer si des réponses ne sont pas obtenues dans les plus brefs délais. «La grève de la faim est illimitée, nous n'abandonnerons pas. Mais cela risque de tourner au drame, au vu de leur état critique», prédit, sinistre, le représentant du Snapap.
D'ailleurs, d'autres fonctionnaires contes Il doit ainsi àªtre étudiée, aujourd'hui, la tenue d'un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique.
 


Ces travailleurs il faut savoir ce qu ils ont fait pour les defendre, nous sommes 130 travaillent normalement posez vous la question
mouloudia - fonctionneur - alger, Algérie

28/02/2011 - 11942

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