Algérie

Les grèves récurrentes qui minent Air Algérie



Les grèves récurrentes qui minent Air Algérie
L'aéroport international d'Alger, Houari Boumediène, a été secoué, hier matin, par une grève déclenchée par le personnel navigant commercial (PNC) de la compagnie Air Algérie (stewards et hôtesses). «L'amélioration des conditions de travail, l'officialisation de 284 PNC actuellement en contrat déterminé, l'entrée en vigueur de la convention collective décidée avec la direction générale en 2013 et la création d'une direction propre aux PNC», sont les exigences de ce personnel. Le débrayage a commencé très tôt le matin, avant 5h. Les clients crient au scandale.La grève a été largement suivie, a-t-on constaté. Une quinzaine de vols internationaux ont été suspendus. Ce n'est qu'à partir de 13h que les enregistrements de bagages ont commencé, vu que le syndicat des PNC, la direction des ressources humaines, ainsi que la direction commerciale sont entrés en discussion.Vers 14h30, le mouvement de protestation a été interrompu. Un consensus a été trouvé pour accorder «le statut de permanent aux éléments en contrat CDD». Le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) et la direction générale se rencontreront le 4 avril prochain.Selon le président du SNPNCA, Karim Ourad, «cela fait 5 ans que nous attendons la concrétisation de nos revendications, entre autres l'application de la convention collective».Il explique que «le personnel navigant travaille dans des conditions pénibles. Il y a une forte pression sur nous». Quant à la grève, M. Ourad précise que «le préavis de huit jours a été envoyé à la direction».«De même, poursuit-il, «un courrier a été envoyé à la Présidence, au Premier ministère et au ministère des Transports pour les informer des dysfonctionnements.» Néanmoins, à l'aéroport, les clients d'Air Algérie étaient en colère. Une grande foule se trouvait au niveau du hall d'enregistrement. Les passagers se sentaient pris en otages par le personnel navigant et la direction de la compagnie. Des familles entières, dont certaines ont des enfants et des bébés, attendaient leur départ.La grève, jugée «sauvage et irrespectueuse», est très mal acceptée. «J'attends avec ma femme depuis ce matin. Pourtant, je savais qu'il ne fallait pas réserver chez Air Algérie. Il n'y a pas de sérieux. Et là maintenant, nous sommes bloqués. Nous ne savons pas quand cette grève prendra fin. C'est décidé, la prochaine fois, je m'adresserai à d'autres compagnies pour voyager», affirme un quadragénaire, l'air fatigué, et s'accoudant au chariot de bagages.Fatigue et colère des passagersLa pression monte. Le personnel travaillant au sol (à ne pas confondre avec le personnel navigant) est fortement sollicité. Les doléances des passagers sont multiples. «Le personnel navigant et la direction d'Air Algérie sont en réunion. Il y aura certainement une solution pour cesser la grève et nous pouvons commencer les enregistrements de bagages.Vous allez sûrement embarquer», essaye de rassurer un chef d'escale à un groupe de citoyens très en colère, en vain. «Y en a assez, à chaque fois c'est la même chose. Ce sont toujours les clients qui payent les pots cassés de vos problèmes», crie un trentenaire, excité.Un septuagénaire sort du groupe. «Nous ne comprendrons jamais cette compagnie. Elle donne une mauvaise image au pays», dit-il. Un autre jeune, la quarantaine, remonté lui aussi, interpelle le personnel d'Air Algérie au sol : «Parlez-nous, informez-nous. Que doit-on faire maintenant '» Ce à quoi on lui répond : «Patientez Monsieur !»Mais d'autres perdent patience. Au guichet de l'agence Air Algérie de l'aéroport, ils demandent le remboursement de leurs billets, et certains souhaitent le report de leur vol.Après des heures de tohu-bohu et de pagaille, d'anarchie et de mécontentement, un ordre est donné au personnel au sol de commencer les enregistrements de bagages. Soulagement chez les centaines de passagers, armés de sacs et valises. Les premiers concernés sont les clients du vol Alger-Orly, vol initialement prévu à 9h.




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