Algérie

Les grèves qui fragilisent Air France France-Transport



Même si la ligne Paris-Alger est relativement épargnée, la grève des stewards et hôtesses de l'air d'Air France a causé de nombreux tracas aux voyageurs. Elle intervient en pleine fête de la Toussaint et des vacances scolaires.
Paris.De notre correspondant
Le torchon brûle pour le troisième jour consécutif entre la direction d'Air France et les syndicats de cette compagnie aérienne. Les hôtesses et stewards dénoncent la revue à la baisse de la composition des équipages sur certains vols. Ils craignent que des problèmes de sécurité ne surviennent à cause de cette diminution. Or, la direction estime que le nombre de personnes composant le personnel navigant est suffisant dans la plupart des cas.
Hier, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), ministre de l'Ecologie, du Développent durable, des Transports et du Logement a dénoncé l'attitude des syndicats, qui ont pris, selon elle, les voyageurs en otage. Elle a ajouté : «Bien que la grève soit un droit constitutionnel, les grévistes ne devaient pas choisir la période des vacances et de la Toussaint pour enclencher leur mouvement, car ce n'est évidemment pas le meilleur moment.»
Son collègue, Xavier Bertrand, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, a appelé à mettre en place, comme c'est le cas déjà dans le métro et les trains, un service minimum, dans le but d'empêcher la paralysie totale du secteur du transport aérien français.
Par ailleurs, à chaque grève, sa guerre des chiffres. Les syndicats ont annoncé que leur mouvement a été suivi par 60% des salariés, tandis qu'Air France a indiqué que 87% de ses vols ont été assurés dimanche et lundi derniers. «Il n'y a aucune annulation de vols long courrier», a expliqué Alain Bernard, directeur général adjoint en charge du service.
Pourtant, l'ambiance qui régnait à Orly Sud, hier après-midi, était loin d'être celle des jours sereins. Des milliers de passagers désarçonnés, des queues interminables devant les guichets d'enregistrement et une information des plus défaillantes. «Je devais aller à Nice, mais faute d'avion, j'irai à Marseille, je prendrai ensuite le train jusque chez moi», a expliqué une passagère niçoise, excédée par ces grèves à répétition. «J'ai choisi de venir à Paris par avion, car c'est plus rapide, mais je me suis trompée. J'aurai dû finalement prendre le train.»
D'autres voyageurs à destination de l'Europe n'ont pas manqué de critiquer ce réflexe bien français qui consiste à faire grève pour tout et n'importe quoi. «En Espagne, estime un Français qui habite Valence, c'est ce genre de pratique qui a conduit à la disparition de la compagnie nationale espagnole Sabena. Et si les salariés d'Air France continuent à observer des jours de grève, il n'est pas exclu qu'elle dépose, elle aussi, le bilan.»
Air France traverse une zone de turbulences économiques. Elle fait face à une concurrence acharnée de la part des compagnies «low coast» (bas prix) et autres groupes internationaux, comme Emirates, Qatar Airways ou Singapour Airlines'
Ajoutez à cela la baisse sensible de son chiffre d'affaires en 2011, qui a valu à son ex-PDG, Henri Gourgeon, d'être remercié le mois dernier. Il a été remplacé par Jean Cyril Spinetta, à qui l'Etat français a demandé de restaurer la compétitivité de la compagnie.


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