Algérie

Les greffiers d'Alger toujours en grève


Après une brève interruption de trois jours, les greffiers de justice ont repris hier leur mouvement de protestation. En grève depuis le 10 avril, les greffiers exigent la révision du statut, de leurs salaires et de leur régime indemnitaire.
Une partie de ces protestataires se sont regroupés hier au niveau de la cour de justice de Abane-Ramdane, alors que d'autres étaient regroupés au tribunal d'Alger (Ruisseau) où ils ont été empêchés de sortir par des policiers et priés de protester à l'intérieur de la cour d'Alger. Des syndicalistes représentant des greffiers se sont dirigés quant à eux vers le ministère de la justice pour organiser un sit-in.
Ces derniers ont demandé à être reçus par le ministre de la justice qui, selon eux, aurait refusé de les recevoir. «Le ministère de la justice joue la technique du pourrissement pour mettre un terme à toute contestation sociale», déclare une greffière qui a 25 ans de service. La principale revendication de ces travailleurs de la justice est le détachement de la fonction publique et l'attribution
d'un nouveau statut en liaison directe avec la magistrature. Les corps communs qui font le même travail que les greffiers se sont joints à ce mouvement, donnant comme argument à leur requête leurs fiches de tâche qui est la même que celle des greffiers sans pour autant bénéficier des mêmes avantages et salaires qu'eux. Les grévistes clament haut et fort «la discrimination et l'injustice dont ils sont l'objet».
L'ensemble des contestataires exigent des pouvoirs publics le versement de leurs indemnisations qu'ils n'ont pas encore obtenues à ce jour. Les primes qu'ils revendiquent ont trait à la robe du greffier, aux désagréments liés aux travaux au niveau de la caisse et les primes de permanence. Les grévistes reprochent également à leur hiérarchie d'être discriminatoire de tout bord et d'attribuer des promotions en utilisant des passe-droits.
«Après cinq ans de service, on devrait évoluer automatiquement et passer à l'échelon supérieur, ce qui n'est pas le cas dans notre structure où des employés avec une expérience de 20 ans sont toujours au premier niveau des grilles salariales» nous avouent certains greffiers. Sur un autre registre, ces fonctionnaires n'auraient pas le droit de prendre de congés de maladie ou de disposer de leur planning de congés à leur guise et dénoncent le fait que ce soit leurs responsables qui décident à leurs places de leurs journées
de congé. «On nous oblige de passer par un médecin légiste pour confirmer notre congé de maladie alors que personne n'étant habilité à le faire sachant que nous disposons de médecins au niveau de notre caisse d'assurance», plaident-ils. Ils condamnent également le fait que les services juridiques aient placé des caméras dans tous les tribunaux.
«Le rôle des caméras a été détourné et elles sont utilisées comme système de contrôle du va-et-vient des employés», dénoncent-ils. Les personnes qui ne rentrent pas dans les rangs et qui ne suivent pas à la lettre les consignes strictes et abusives des dirigeants des cours sont licenciés ou mutés dans d'autres services sans raison, d'après les grévistes. Ils veulent un peu plus de considération de la part des autorités avec réhabilitation de leurs droits.


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